"Ça suffit le mépris !", le collectif des citoyens de Mayotte 2018 opposé à la reconstruction des bidonvilles interpelle le préfet

La porte-parole du collectif des citoyens de Mayotte 2018, Sylviane Amavi
La colère a éclaté devant le conseil départemental de Mayotte où le Premier ministre François Bayrou et ses ministres rencontrent les élus locaux. Le collectif des citoyens de Mayotte 2018 s'est rassemblés avec des banderoles pour demander l'interdiction des bidonvilles. Le ton est monté pour demander à être reçus par le gouvernement.

"C'est du mépris, même pas un regard !",s'exclame une membre du collectif des citoyens de Mayotte face au préfet François-Xavier Bieuville. Le Premier ministre François Bayrou et ses ministres viennent de rentrer au conseil départemental pour une rencontre avec les élus mahorais. "On nous a dit qu'on sera reçu par des conseillers et on ne les voit pas !", ajoute cette habitante.

"On existe aussi, ça suffit ce mépris" Cri de colère face au préfet de Mayotte lors de la visite de François Bayrou

"On a envie qu'il entende notre message, on a écrit des courriers, on attend des réponses !", renchéri Sylviane Amavi, la porte-parole du collectif. "S'il refuse de nous entendre, ça ne sert à rien de venir. Ça suffit le mépris!" Sur leurs pancartes, plusieurs messages s'opposant à la reconstruction des bidonvilles : "Les Mahorais existent aussi", "Il n'y a pas que les bidonvilles, nous sommes tous sinistrés", "rebâtir sans bidonville", "Bassi ivo, ça suffit." Sur une banderole est inscrit "bidonville = l'État responsable de milliers de morts." 

Les pancartes pour demander l'interdiction de la reconstruction des bidonvilles

"Quand vous entendez, qu'on prend le temps de réfléchir, ça veut dire qu'on est en train de laisser se reconstruire les bidonvilles dans les hauteurs, ça veut dire que Chido ne nous a rien appris", ajoute Floriane Amavi. "On nous parle du droit du sol, alors qu'il y a des gens qui n'ont rien à manger, rien à boire, des gens qui vivent dans la rue et en nous méprisant en nous disant qu'on a demandé le droit du sol. Il y a des morts dans les bidonvilles qu'on n'a pas encore ramassé !", s'exclame-t-elle. "Ce sont des cimetières à ciel ouvert", explique-t-elle, reprenant la formule utilisée plus tôt par le maire de Mamoudzou.

La banderole dressée devant le conseil départemental par le collectif des citoyens de Mayotte 2018