La mangrove de Majicaco, connue comme l'une des plus belles zones humides de Mayotte, est aujourd'hui défigurée par les détritus qui s'accumulent sur les bancs de vase et les racines des palétuviers : de la ferraille aux multiples déchets plastiques.
Un véritable spectacle de désolation, se désole Michel Charpentier, un professeur d’histoire à la retraite engagé dans la préservation de cet écosystème au sein de l’Association des naturalistes de Mayotte qu'il préside.
"Une vraie catastrophe"
"C'est une vraie catastrophe parce que non seulement, il y a des déchets sur le bord de la mangrove, mais aussi dans la mangrove elle-même", réagit cet amoureux de la nature
"Ca piège les sacs de riz, les bouteilles en plastique, les cannettes, etc. Et puis, à chaque grande marée, tout est emmené dans le lagon", explique-t-il encore.
Un mal qui ronge tous les littoraux de Mayotte
Cet écosystème riche en faune et flore est ainsi menacée d'asphyxie. D'où ce cri d'alarme lancé par Michel Charpentier. "Malheureusement, on rencontre ce problème pratiquement sur tous les littoraux de Mayotte. Dès lors qu'il y a une ravine ou une rivière, il y a souvent des déchets et toutes les embouchures de rivière sont polluées".
Une véritable problématique puisque la mangrove est utile à la protection des littoraux. Elle capture les sédiments issus de l’érosion des sols et empêche qu'ils soient emportés au large. Un processus qui protège ainsi le récif corallien.
Un autre défi majeur
Avec ses 600 à 700 hectares de mangroves, soit l’équivalent de 1 200 terrains de football, Mayotte se retrouve face à un autre défi majeur, environnemental celui-là. Et fort heureusement, des initiatives sont entreprises ici et là.
Mais une prise de conscience collective est nécessaire pour répondre à cette problématique des déchets, mais aussi de l'urbanisation du littoral. L'activité humaine, on le sait, n'est pas sans conséquences sur cet écosystème fragile.