A Madagascar, les responsables des pôles anti-corruption se plaignent des nombreuses immunités et privilèges statutaires qui les empêchent d'engager des poursuites judiciaires. Le sujet a été abordé ce mercredi 1er mai à l’occasion de la présentation du bilan de l’année 2023 des pôles anti-corruption. Au pôle de Mahajanga, dans le nord du pays, 36 demandes de poursuites ont été déposées depuis 4 ans. Deux ont obtenu une réponse.
Le parlement par exemple n’a jamais autorisé de levée de l’immunité parlementaire. Depuis deux ans, il faut une autorisation du procureur sur avis du gouvernement pour poursuivre un maire ou un gouverneur. Des mesures qui s’appliquent aussi aux fonctionnaires. Pour poursuivre un magistrat, un inspecteur des impôts, un policier ou un gendarme, il faut une autorisation de son ministère de tutelle, ce qui reste assez rare. Les chefs d’institutions et les membres de gouvernement eux ne peuvent être jugés que par la haute cour de justice.
Dans son rapport, les pôles anti-corruption notent pourtant que les membres du pouvoir exécutif et législatif font partie des principaux mis en cause dans les affaires de corruption, de détournement de fonds ou d’abus de pouvoir. L’an dernier, lors de la présentation du rapport de l’année 2022, les pôles s’étaient déjà plaints d’un manque de moyens matériels et humains.