Le projet d'une troisième retenue collinaire à l'Ouroveni a fait son retour, 20 ans après avoir été initié. Les propriétaires des terrains concernés par ce projet ont commencé à signer ce mardi 18 mars les actes de cession. Une partie d'entre eux étaient réunis ce matin au siège du syndicat des Eaux pour cela, en présence de l'EPFAM, qui a chapeauté les négociations.
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"On sait que c'est d'utilité publique, mais ça n'a pas été facile", reconnaît Mohamed, l'un des propriétaires de terrain. "Quand on a un terrain sur lequel on a vécu, passé son enfance, apprit l'agriculture, c'est un patrimoine, un héritage." Sa famille détient ces 20 hectares de terre depuis 40 ans, elle en a cédé 8 pour permettre la réalisation de ce projet.
Une convention avec l'EPFAM
C'est cette difficulté qui a ralenti le projet : en 2020, l'EPFAM, l'établissement public et foncier d'aménagement de Mayotte, a signé une convention de maîtrise foncière avec le syndicat des Eaux de Mayotte dans le cadre de ce projet. "Qui dit négociation à l'amiable, dit échanges, et ça prend du temps", résume Antoinette Kalisso, la directrice d'ingénierie de maîtrise foncière de l'EPFAM. "Les propriétaires souhaitaient des échanges de foncier, mais on n'en a pas en stock. Au final, nous sommes tombés d'accord sur un montant."
Seules quelques familles parmi les dix concernées ont signé ce document, des rendez-vous sont déjà pris pour les autres. "C'est l'aboutissement du projet, dont on n'avait jamais pu avoir la maîtrise foncière", se félicite Fahardine Bourhani, le vice-président du syndicat des Eaux en charge du foncier. Le projet s'étendra sur une surface de 65 hectares pour une capacité de trois millions de mètres cubes d'eau, contre 1,5 million pour celle de Combani et deux millions pour celle de Dzoumogné. Alors qu'un nouveau durcissement des tours d'eau se profile, cette infrastructure permettra de compenser la diminution de la production durant la saison sèche. Ce ne sera en revanche pas pour tout de suite, le syndicat estime qu'il faudra jusqu'à 8 ans pour venir à bout de ce chantier.