Des voitures de police municipale aux pare-brise défoncés. C'est la scène qui attendait la Première ministre à son arrivée à Tsararano. Venue pour la présentation du dispositif de sécurisation des bus scolaires, elle aussi assisté à un état des lieux des violences qui ont agité la commune ces dernières semaines.
"C'était un guet-apens ?", demande Elisabeth Borne. "Non, c'était au poste de police municipal", lui répond le maire de Dembéni Saidi Moudjibou. Il poursuit sa démonstration en l'emmenant vers un panneau sur lequel sont affichées plusieurs récentes images marquantes comme celle d'un camion de gendarmerie incendié ou de la marche pour la paix organisé ce dimanche.
L'élu lui présente le bilan : 17 millions d'euros de dégâts. "On est déterminé à permettre à chacun de vous de vivre en sécurité", a assuré la Première ministre. "On travaille main dans la main avec le préfet pour endiguer cette violence."
Les habitants se sentent agressés et agressent à leur tour
Le commandant de la gendarmerie, Lucien Barth, prend ensuite le relais en évoquant "des troubles à l'ordre public de haute intensité" entre le 25 novembre et le 1er décembre. "On a été obligé de faire face à des adversaires mineurs ou jeune majeurs, entre 25 et 30 pour les noyaux durs, entre 50 et 200 avec les accompagnants." Un dispositif de 50 à 200 gendarmes a été déployé "jour et nuit" avec des véhicules blindés et un hélicoptère pour ramener le calme. "La situation est actuellement stabilisée, mais elle reste fragile", concède le gendarme.
La Première ministre l'interroge sur l'origine de ces violences. "Des motifs futiles, un coup de couteau d'un côté, un vol de chien de l'autre et ça part sur une rixe intervillage", répond Lucien Barth. "On doit ensuite intervenir pour protéger ces jeunes, car les habitants se sentent agressés et en réponse, les agressent." Il précise également que ces jeunes avaient "un support logistique par une certaine frange de la population qui leur donne à manger ou de l'argent pour alimenter ceux qui partent à la rixe."
Responsabilité des parents
Sur les quatre dernières semaines, 22 interpellations ont été réalisées suivies de 17 condamnations. "Mais la justice vaut aussi pour les parents", intervient la Première ministre qui rappelle que les "parents sont responsables de leurs enfants." Élisabeth Borne se tourne alors vers le député Mansour Kamardine pour lui indiquer : "on présentera un texte de loi sur la justice des mineurs, vous aurez la joie de pouvoir voter pour responsabiliser les parents."