Les sénateurs militent pour l'augmentation de la part des policiers mahorais à Mayotte

PHOTO : EMMANUEL TUSEVO DIASAMVU

Pour enrayer la délinquance à Mayotte, mieux vaut des policiers qui connaissent l'île. Tel est le message porté par les syndicats mahorais qui ont alerté les 2 sénateursThani Mohamed Soilihi et Hassani Abdallah. Ceux-ci ont relayé le message aux ministères des Outremer et de l'Intérieur.

Une forte proportion de la population ne parlant pas le français et des effectifs de la police nationale comportant une majorité de fonctionnaires venus de l’Hexagone et ne maîtrisant pas le shimaore et le kibushi. Le paradoxe est grand et mine les missions des forces de l'ordre à Mayotte, alors que les actes de délinquance sont nombreux. Les policiers de de lîle veulent changer cet état de fait et l'ont fait savoir à plusieurs reprises aux parlementaires mahorais.


L'obligation de travailler 5 ou 8 ans avant de rentrer à Mayotte doit sauter

Unité-SGP-Police a demandé dernièrement aux deux sénateurs Thani Mohamed Soilihi et Hassani Abdallah de faire en sorte que le verrou règlementaire empêchant les policiers mahorais de l'Hexagone de postuler à Mayotte saute.
Ils demandent la mutation d'un contingent de collègues mahorais recrutés et exerçant dans l’Hexagone car ceux-ci connaissent leur territoire. Actuellement, ils sont obligés de faire 5 ou 8 ans en dehors de Mayotte, avant de pouvoir postuler pour Mayotte.

Moins de 10 femmes capables de dialoguer avec les victimes potentielles de violences conjugales ou d'infractions à caractère sexuel

Thani Mohamed Soilihi a transmis ces demandes des syndicats mahorais (Unité-SGP-Police, UNSA, Alliance Police nationale) et de l’association 101 GPX regroupant des policiers mahorais exerçant dans l’Hexagone à Sébastien Lecornu. Hassani Abdallah a envoyé le courrier d'Unité-SGP-Police au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Les policiers souhaitent un effectif d'au moins 50 % de locaux dans tous les services. Si le service de la sécurité publique s'en approche avec 46 % de Mahorais, la brigade anti-criminalité est à 28 % et la police aux frontières à 20 % seulement.

Ce recrutement de fonctionnaires originaires de Mayotte pourrait permettre de compenser de nombreux départs à la retraite en 2021, mais aussi de nombreuses rétractions de fonctionnaires qui initialement voulaient venir exercer à Mayotte.
Autre demande, le recrutement de plus de policières mahoraises pour mieux traiter les infractions à caractère sexuel et les violences conjugales. Elles sont moins d'une dizaine actuellement capables de dialoguer avec les victimes potentielles.