Les syndicats de Mayotte exigent l’égalité…réelle ; l’esprit qui a animé tous ceux qui sont tombés pour la France
Il y a dans cette rengaine quelque chose d’anachronique vu du Pays Basque de l’Alsace ou de la Bretagne : Des français d'un comté lointain sont encore à demander à ce que leurs années de labeurs soient reconnues après la retraite.
Ceci se passe dans un département français où, dans certains corps de métiers de "la fonction publique expatriée", le nombre d’annuités passés sur place est multiplié par deux à la fin du séjour. (Une annuité est le droit à percevoir une pension de retraite que l'on acquiert lorsqu'on a cotisé pendant une année complète. Les régimes dits " en annuités" calculent la pension de retraite en fonction des revenus soumis à cotisations chaque année).
Cela s’appelle de l’attractivité. Sauf que, à bien des égards, cette campagne d’attractivité contribue à légitimer une inégalité dans le traitement des salariés de la même administration.
Et quand, dans une même maison, des anciens se battent pour que justement leur ancienneté soit reconnue et que d’autres se font « vieillir » artificiellement, il y a un malaise. Il y a même injustice. Car en amputant ses salariés de leurs premières années de travail, on efface de leurs mémoires leurs premières confrontations au monde merveilleux du fonctionnariat de la France d’Outre mer.
Un des leaders de l’intersyndicale explique, avec raison, que l’intégration dans la fonction publique n’est pas une première embauche. Non, ces intégrations étaient sensées faire reconnaitre le statut et la fonction que ces agents ont occupé pendant des années. Et ces intégrations n’étaient pas des décorations, mais une forme de reconnaissance officielle des acquis et des compétences et devaient avoir des répercussions sur les fiches de paie et les cotisations retraites.
Il est vrai que les syndicats ont, là, entamé une révolution qui ne peut aboutir qu’avec l’aval des instances parisiennes. Et quand un ministre des outremers explique qu’il faut pouvoir réunir le ministère des finances, celui du budget, celui de la fonction publique et les ministères de tutelle de toutes les administrations présentes à Mayotte, il peut être entendu. Sauf que, le jour de leur embauche, ces agents ont eu à faire juste à des chefs de service ici à Mayotte, et cela suffisait pour en faire des serviteurs souvent serviles de l’Etat ou d’une collectivité locale. N'est-ce pas ?
Toutes proportions gardées, j’ose faire le parallèle avec les jeunes mahorais qui avaient été enrôlés pour aller se battre pour leur pays durant la première et la deuxième guerre mondiale, et plus tard, aucun, parmi eux, n’a été traité avec tous les égards auxquels il pouvait prétendre en tant qu’ancien combattant. Toutes proportions gardées, bien évidement.
Les syndicats de Mayotte exigent, avec cette grève, une véritable reconsidération du statut des agents des fonctions publiques d’hier avec les yeux d’aujourd’hui. Pratiquement le même combat de l'association des anciens comabattants à Mayotte.
Le devoir de mémoire est-il sélectif ?
Ceci se passe dans un département français où, dans certains corps de métiers de "la fonction publique expatriée", le nombre d’annuités passés sur place est multiplié par deux à la fin du séjour. (Une annuité est le droit à percevoir une pension de retraite que l'on acquiert lorsqu'on a cotisé pendant une année complète. Les régimes dits " en annuités" calculent la pension de retraite en fonction des revenus soumis à cotisations chaque année).
Cela s’appelle de l’attractivité. Sauf que, à bien des égards, cette campagne d’attractivité contribue à légitimer une inégalité dans le traitement des salariés de la même administration.
Et quand, dans une même maison, des anciens se battent pour que justement leur ancienneté soit reconnue et que d’autres se font « vieillir » artificiellement, il y a un malaise. Il y a même injustice. Car en amputant ses salariés de leurs premières années de travail, on efface de leurs mémoires leurs premières confrontations au monde merveilleux du fonctionnariat de la France d’Outre mer.
Un des leaders de l’intersyndicale explique, avec raison, que l’intégration dans la fonction publique n’est pas une première embauche. Non, ces intégrations étaient sensées faire reconnaitre le statut et la fonction que ces agents ont occupé pendant des années. Et ces intégrations n’étaient pas des décorations, mais une forme de reconnaissance officielle des acquis et des compétences et devaient avoir des répercussions sur les fiches de paie et les cotisations retraites.
Il est vrai que les syndicats ont, là, entamé une révolution qui ne peut aboutir qu’avec l’aval des instances parisiennes. Et quand un ministre des outremers explique qu’il faut pouvoir réunir le ministère des finances, celui du budget, celui de la fonction publique et les ministères de tutelle de toutes les administrations présentes à Mayotte, il peut être entendu. Sauf que, le jour de leur embauche, ces agents ont eu à faire juste à des chefs de service ici à Mayotte, et cela suffisait pour en faire des serviteurs souvent serviles de l’Etat ou d’une collectivité locale. N'est-ce pas ?
Toutes proportions gardées, j’ose faire le parallèle avec les jeunes mahorais qui avaient été enrôlés pour aller se battre pour leur pays durant la première et la deuxième guerre mondiale, et plus tard, aucun, parmi eux, n’a été traité avec tous les égards auxquels il pouvait prétendre en tant qu’ancien combattant. Toutes proportions gardées, bien évidement.
Les syndicats de Mayotte exigent, avec cette grève, une véritable reconsidération du statut des agents des fonctions publiques d’hier avec les yeux d’aujourd’hui. Pratiquement le même combat de l'association des anciens comabattants à Mayotte.
Le devoir de mémoire est-il sélectif ?