Lissage brésilien : une technique qui présente des risques sanitaires

Lycée professionnel de Kawéni
Ce soin capillaire très populaire est déconseillé par le ministère de la Santé après les signalements de quatre cas d’insuffisance rénale aiguë à cause de l’acide glyoxylique contenu dans ce soin pour les cheveux.

Utilisés pour lisser les cheveux, ces produits capillaires à base d’acide glyoxylique peuvent provoquer une insuffisance rénale chez les utilisateurs. Les autorités sanitaires déconseillent leur usage. Appelé aussi lissage à la kératine, le lissage brésilien est une technique qui vise à lisser les cheveux sur la durée. Les cheveux prennent un aspect brillant, souple et uniforme. Pour arriver à ce résultat, les professionnels appliquent un produit à base de kératine dans les cheveux avant de les passer plusieurs fois entre des plaques chauffantes. 

L'ANSES alerte sur les dangers du lissage brésilien sur la santé - 10/2024.

Une technique qui n’est pas sans risque  

Depuis début 2024, l’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire) a reçu quatre signalements d’insuffisance rénale aiguë à la suite de l’application de produits de lissage brésilien contenant de l’acide glyoxylique. Selon l’Anses “ces épisodes d’insuffisance rénale aiguë pourraient concerner davantage de personnes utilisatrices de ces produits de lissage pour cheveux”.

Salon de coiffure

Les symptômes qui doivent alerter

Nausées, vomissements, douleurs abdominales ou encore douleurs lombaires, quelques heures après une exposition à ce type de produits cosmétiques, les personnes peuvent développer ces symptômes.

À Mayotte, de nombreuses personnes ont recours aux différents types de lissage. Dans les salons de coiffure, le lissage brésilien est très demandé. Certains professionnels, le proposent mais d’autres préfèrent utiliser des techniques qu’ils qualifient de “moins lourde”. C’est le cas de Sophie, gérante d’un salon de coiffure à Majicavo. Pour elle “le lissage brésilien n’est pas adapté aux cheveux crépus et encore moins à la chaleur de notre île”. À ses clientes, elle propose soit le lissage au tanin ou les soins au botox car “les produits qu’ils contiennent sont moins lourds et sont adaptés aux cheveux crépus”.  

Pour le professeur Christophe Violleau qui enseigne la coiffure au lycée professionnel de Kawéni, si l’on veut éviter ce genre de dérives, “un coiffeur doit être professionnel et formé” aux techniques d’application du produit. Un coiffeur doit également selon lui “connaître le type de cheveux qu’il va traiter”.

Pour l’heure, aucun cas d’insuffisance rénale aiguë lié au lissage brésilien n’a été signalé à Mayotte, mais la vigilance reste de mise.