Projets de loi Mayotte : pas de texte présenté aux élus mais un nouveau rendez-vous

Les élus de Mayotte à l’Élysée
Les élus mahorais ont rencontré ce vendredi 17 mai le chef de l'Etat en présence de plusieurs ministres notamment Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur, la ministre déléguée chargée des Outre-mer, Marie Guévenoux, le garde des Sceaux ou encore le ministre de la santé.

En se rendant à l'Elysée, les élus s'attendaient à recevoir des mains du président de la République les textes des deux projets de loi pour Mayotte. Il n'en est rien. La délégation est ressortie comme elle est entrée, c'est à dire les mains vides.

Arrivés ensemble et décidés à parler d'une seule et même voix, les élus Mahorais ressortent avec des lectures différentes de la rencontre avec le chef de l'Etat. Après plus de deux heures d'échanges, c'est Ben Issa Ousseni qui sort en premier. Le président du conseil départemental est déçu voire même en colère. 

Qu'est-ce que je vais dire aux mahorais ? Aucun texte ne nous a été remis comme prévu


Une préoccupation qui s'explique face aux attentes et surtout aux menaces des forces vives de bloquer de nouveau le territoire, en érigeant des barrages. 

Les conseillères départementales Soihirat El Hadad et Maymounati Moussa Ahamadi, les deux rapporteures du projet de Loi Mayotte ne cachent pas non plus leur déception. "La ministre des Outremers nous avait pourtant dit que tout était prêt. Comment y croire maintenant ?", déclarent-elles. 


La loi sur l'abrogation du droit du sol décriée par certains politiques hexagonaux, à l'origine de "l'hésitation" 

Pour le sénateur Saïd Omar Oili, "le gouvernement a donné l'impression de ne pas être prêt". Il va encore plus loin en expliquant que la loi constitutionnelle ne faisant pas l'unanimité, le président prend ses précautions pour conserver sa majorité, elle-même divisée sur le sujet. 

Emmanuel Macron, veut-il gagner du temps ou estime-t-il que les problématiques de Mayotte n'ont pas été suffisamment remontées ? 

En effet, lors de ce rendez-vous, Emmanuel Macron a donné la parole aux élus, un temps pour chacun d'exprimer ce qu'il souhaite voir apparaître dans la loi ordinaire. Un piège selon certains élus. "Le discours de l'Etat va être, ils sont venus, ils ont rajouté d'autres demandes, nous sommes obligés d'en tenir compte".

C'est ainsi qu'un nouveau calendrier est arrêté. Le président de la République demande aux ministres de se mobiliser entièrement et tenir compte des "nouvelles" doléances des élus mahorais pour pouvoir leur proposer des orientations claires. Dans 15 jours, les parlementaires doivent rencontrer à l'Élysée la présidente de l'assemblée nationale, le président du sénat, et les groupes politiques entre autres. Le même jour se tiendra ensuite un séminaire avec les ministres.

Bien que déçus, les députés Estelle Youssouffa et Mansour Kamardine se veulent plus pragmatiques. Avec ce nouveau calendrier établi, ils y voient une nouvelle opportunité pour les élus de Mayotte de réaffirmer leurs attentes.