Une opération de contrôle contre la rétrocession a eu lieu ce matin à Bandrélé. Les branchements sauvages augmentent considérablement les risques d’incendies. Certains habitants ont décidé de se munir de panneaux solaires.
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À quelques centaines de mètres de la côte, au milieu des mangroves, des agents de l’Électricité de Mayotte se présentent à l’entrée des cases en tôle de la périphérie de Bandrélé. À la manière d’enquêteurs, ils questionnent les habitants, suivent les fils électriques et découvrent que certains sont dissimulés. Ce jeudi 4 juillet, ils mènent une opération de contrôle contre les branchements illicites et dangereux.
« Le problème c’est que plusieurs cases se branchent sur une seule ligne électrique », explique un agent qui préfère rester anonyme. « C’est extrêmement dangereux, il y a des fils partout. Des familles habitent dans ces maisons et les enfants pourraient se faire mal. » Résultat, 18 maisons ont été visitées par les agents de l’EDM, qui étaient déjà passé un mois plus tôt. Dans cinq d’entre elles ils ont coupé l’électricité. Pour les autres « il s’agissait de vérifier que les habitants ont régularisé leur situation. »
Un agent de la police qui les accompagne distribue un prospectus aux habitants qu’il rencontre. Celui-ci s’intitule « Mon électricité en toute sécurité. » Il détaille les étapes à suivre pour raccorder sa maison. Pour un branchement au norme les habitants doivent déboursent près de 380 euros quand l’habitation ne dispose pas déjà de compteur électrique.
Dans ces quartiers, où les constructions sont précaires, les branchements dangereux ne sont pas rares. Beaucoup d’habitants récupèrent l’électricité en connectant leur maison au réseau électrique de manière illégale. La rétrocession est monnaie courante. L’EDM la définit sur son site internet comme une situation dans laquelle un client « fournit de l’énergie à titre gratuit ou onéreux. »
Tahinah Attoumani est chargée de communication à l’EDM. Elle explique « qu’un foyer sur trois serait concerné par la rétrocession à Mayotte. » Selon les derniers chiffres disponibles, il y avait plus de 21 846 cas rétrocessions en 2017. Près de 140 incendies ont lieu sur l’île chaque année du fait des branchements dangereux qui en découlent.
Une campagne a été lancée par l’EDM en 2018 pour inciter les habitants à régulariser leur situation. Celle-ci semble avoir plutôt fonctionné comme le souligne Tahinah Attoumani : « Nous avons observé une hausse de la demande de raccordement de près de 36% entre 2017 et 2018. Elle ajoute, l’an dernier EDM a sécurisé près de 900 foyers concernés par la rétrocession. »
Certains partent à la recherche d’autres solutions pour éviter que l’EDM ne leur coupe l’électricité. Ainsi, dans le quartier terrain à Bandrélé, deux familles se sont équipées d’un panneau solaire. C’est le choix qu’a fait Bako Djoumoi Echa. Mariée, elle s’occupe seule de ses cinq enfants.
De loin elle observe les agents de l’EDM. Mais le manège ne la concerne plus. Les employés de la compagnie d’électricité ne s’occupent d’ailleurs pas d’elle. Depuis l’entrée de son habitation elle montre un petit panneau solaire de couleur jaune, installé sur son toit. « Il y a deux ans j’ai décidé d’investir dans un panneau solaire pour éviter d’avoir des soucis avec l’EDM. »
Elle se questionne : « Comment je suis sensée faire ? J’ai besoin d’électricité pour vivre et élever mes enfants. » Mama shingo de Bandrélé, elle travaille sur l’extraction du sel des mangroves de la ville. L’opération est coûteuse. Factures à la main elle raconte qu’elle a dû dépenser 1500 euros.
L’intérieur de sa case est dominé par la pénombre. Plusieurs lits, habillés de moustiquaires, sont posés les uns à côtés des autres. Des vêtements et des ustensiles de cuisines sont suspendus au plafond. Bako Djoumoi Echa se dirige vers une installation électrique compliquée. Elle appuie sur plusieurs boutons. Des fils électriques se baladent dans un coin de la petite habitation. Après de longues minutes l’ampoule de la maison finit par s’allumer. La Mama shingo sourit. Même si les branchements sont précaires et le courant faible, Bako Djoumoi Echa a conquis son indépendance énergétique.
Pour l’instant l’EDM ne fournit pas d’aide aux habitants qui désirent installer un panneau solaire sur leur maison. Des appels à projet devraient être lancés dans les mois à venir.
« Le problème c’est que plusieurs cases se branchent sur une seule ligne électrique », explique un agent qui préfère rester anonyme. « C’est extrêmement dangereux, il y a des fils partout. Des familles habitent dans ces maisons et les enfants pourraient se faire mal. » Résultat, 18 maisons ont été visitées par les agents de l’EDM, qui étaient déjà passé un mois plus tôt. Dans cinq d’entre elles ils ont coupé l’électricité. Pour les autres « il s’agissait de vérifier que les habitants ont régularisé leur situation. »
Un agent de la police qui les accompagne distribue un prospectus aux habitants qu’il rencontre. Celui-ci s’intitule « Mon électricité en toute sécurité. » Il détaille les étapes à suivre pour raccorder sa maison. Pour un branchement au norme les habitants doivent déboursent près de 380 euros quand l’habitation ne dispose pas déjà de compteur électrique.
36 % des foyers de Mayotte concernés par la rétrocession
Dans ces quartiers, où les constructions sont précaires, les branchements dangereux ne sont pas rares. Beaucoup d’habitants récupèrent l’électricité en connectant leur maison au réseau électrique de manière illégale. La rétrocession est monnaie courante. L’EDM la définit sur son site internet comme une situation dans laquelle un client « fournit de l’énergie à titre gratuit ou onéreux. »
Tahinah Attoumani est chargée de communication à l’EDM. Elle explique « qu’un foyer sur trois serait concerné par la rétrocession à Mayotte. » Selon les derniers chiffres disponibles, il y avait plus de 21 846 cas rétrocessions en 2017. Près de 140 incendies ont lieu sur l’île chaque année du fait des branchements dangereux qui en découlent.
Une campagne a été lancée par l’EDM en 2018 pour inciter les habitants à régulariser leur situation. Celle-ci semble avoir plutôt fonctionné comme le souligne Tahinah Attoumani : « Nous avons observé une hausse de la demande de raccordement de près de 36% entre 2017 et 2018. Elle ajoute, l’an dernier EDM a sécurisé près de 900 foyers concernés par la rétrocession. »
Le panneau solaire : une option alternative ?
Certains partent à la recherche d’autres solutions pour éviter que l’EDM ne leur coupe l’électricité. Ainsi, dans le quartier terrain à Bandrélé, deux familles se sont équipées d’un panneau solaire. C’est le choix qu’a fait Bako Djoumoi Echa. Mariée, elle s’occupe seule de ses cinq enfants.
De loin elle observe les agents de l’EDM. Mais le manège ne la concerne plus. Les employés de la compagnie d’électricité ne s’occupent d’ailleurs pas d’elle. Depuis l’entrée de son habitation elle montre un petit panneau solaire de couleur jaune, installé sur son toit. « Il y a deux ans j’ai décidé d’investir dans un panneau solaire pour éviter d’avoir des soucis avec l’EDM. »
Elle se questionne : « Comment je suis sensée faire ? J’ai besoin d’électricité pour vivre et élever mes enfants. » Mama shingo de Bandrélé, elle travaille sur l’extraction du sel des mangroves de la ville. L’opération est coûteuse. Factures à la main elle raconte qu’elle a dû dépenser 1500 euros.
L’intérieur de sa case est dominé par la pénombre. Plusieurs lits, habillés de moustiquaires, sont posés les uns à côtés des autres. Des vêtements et des ustensiles de cuisines sont suspendus au plafond. Bako Djoumoi Echa se dirige vers une installation électrique compliquée. Elle appuie sur plusieurs boutons. Des fils électriques se baladent dans un coin de la petite habitation. Après de longues minutes l’ampoule de la maison finit par s’allumer. La Mama shingo sourit. Même si les branchements sont précaires et le courant faible, Bako Djoumoi Echa a conquis son indépendance énergétique.
Pour l’instant l’EDM ne fournit pas d’aide aux habitants qui désirent installer un panneau solaire sur leur maison. Des appels à projet devraient être lancés dans les mois à venir.