Mayotte: Baisse de la délinquance mais agressions contre les forces de l'ordre plus violentes

La lutte contre la délinquance, des efforts soutenus pour des résultats encourageants

La délinquance générale
sur Mayotte sur le 1er semestre 2018 est en baisse de -11,7 % soit 4128 faits constatés en 2018 contre 4677 sur la même période en 2017. Bien que plus importante en zone police (-392 faits), cette baisse est aussi marquée en zone gendarmerie (-157).

Concernant les atteintes volontaires à l’intégrité physique, elles sont également en diminution sur l’ensemble du département pour atteindre 1482 faits constatés soit une baisse de -8,6 % entre le 1er semestre 2017 et le 1er semestre 2018. Cette tendance est plus forte pour les violences physiques non crapuleuses qui présentent une baisse de -12,6 % alors que les crapuleuses ne baissent que de -6,1 %.

Ces résultats peuvent trouver une explication dans la mise en place du plan de sécurisation des établissements et des transports scolaires et une mobilisation citoyenne renforcée. Les violences sur les sites touristiques ont été particulièrement importantes durant ce premier semestre, cependant l’arrestation dernièrement d’une équipe qui commettait ces exactions devrait permettre d’envisager une baisse notable de ces faits pour le 2nd semestre.

S’agissant des atteintes contre les forces de l’ordre, elles sont de plus en plus violentes, avec plusieurs tentatives d’homicides recensée sur les 6 derniers mois.

Concernant les violences intrafamiliales, celles-ci sont en diminution de -15,8 % au 1er semestre 2018. Cependant la nécessité d’agir pour lutter contre ces violences faites aux femmes reste de mise. Pour rappel, ces violences intrafamiliales concernent à 84 % des femmes ou des jeunes filles.

Concernant les atteintes aux biens constatées, celles-ci sont en baisse de -11,9 % sur le 1er semestre 2018 essentiellement en zone police. Pour les cambriolages, ils sont en baisse de -20,4 %. Cette baisse concerne tant les habitations que les locaux professionnels ou associatifs.

Pour ce qui est de l’activité judiciaire des services, elle est en légère diminution en lien avec la diminution de la délinquance constatée.

Une accidentologie en baisse mais une vigilance accrue sur les deux-roues

Les chiffres de la sécurité routière se caractérisent par une baisse des accidents corporels de -15 %, une baisse du nombre de tués puisque deux vies ont été épargnées au cours du 1er semestre 2018 et une baisse des blessés -13 % avec une légère augmentation des blessés légers +4 %. De fait, les accidents corporels constatés par les forces de l’ordre sont en baisse mais également de gravité moindre. Cependant, même si ces chiffres peuvent en partie s’expliquer par la crise sociale qu’a connu le département en début d’année. La mobilisation des forces, de l’ordre en particulier concernant le public deux roues, qui paie le plus lourd tribut dans ce bilan routier, sera renforcée ces prochains mois.

Une forte mobilisation des services malgré l’interruption des éloignements à destination des Comores

Concernant la lutte contre l’immigration clandestine, au cours du 1er semestre 2018 marquée par le refus des autorités comoriennes de réadmettre leurs ressortissants, les forces de l’ordre ont délivré 5449 OQTF soit une baisse de -29,42 % par rapport au 1er semestre 2017, 6454 ESI ont été éloignés soit une baisse de -28,64 %, 97 kwassas ont été interceptés par les forces de l’ordre et la marine nationale contre 202 au 1 er semestre 2017. Enfin, 48 passeurs ont été interpellés et ont fait l’objet de poursuites judiciaires. Outre les interceptions de kwassas et d’étrangers en situation irrégulière, les services ont pu démanteler 6 filières (marchands de sommeil, reconnaissance frauduleuses de paternité, de passeurs) au cours de ce 1er semestre. Ce travail sera renforcé au cours des prochains mois avec l’entrée en service du groupe d’enquête GELIC.
Les partisans de l'entrée de Mayotte dans Schengen estiment que cela permettra à l'agence Frontex d'aider les forces françaises à mieux contrôler et appréhender les kwassa transportant les migrants en provenance des Comores.

Déploiement d’effectifs supplémentaires et création d’unités nouvelles au profit du département de Mayotte

Plus largement, depuis le début de l’année, 58 policiers et 20 gendarmes supplémentaires sont en cours de déploiement sur le département, auquel s’ajoute le maintien d’un escadron de gendarmes mobiles supplémentaire, et la création ou le renforcement des réserves et des services civiques. La création ou le renforcement de certaines unités : la compagnie départementale d’intervention (CDI), la brigade de prévention de la délinquance juvénile (BPDJ), la brigade canine de la police nationale, sont en cours de déploiement ou devrait intervenir au plus tard en septembre. Ces différents renforts portant à plus de 1000 policiers nationaux ou gendarmes présents de façon permanente sur l’île.
En outre, les consultations sur la future zone de sécurité prioritaire de Mayotte ont débuté. Elles s’achèveront au cours de l’été pour une installation des instances de pilotages au 1er septembre 2018.
COMMUNICATION INTERMINISTERIELLE PREFECTURE DE MAYOTTE