Machettes, haches, chumbos, gourdin clouté : la police nationale ne chôme pas malgré les barrages

Petit inventaire des armes saisies par la police dans le courant de ce mois de février 2024
Malgré la crise actuelle et la présence des barrages dans les communes mahoraises, les services de police ne chôment pas. Ils interviennent pour des affrontements entre bandes, des vols avec violences ou encore des cas de violences conjugales, confrontés à des auteurs qui sont bien souvent armés.

Les photos publiées sur les réseaux sociaux par les services de police de Mayotte ont de quoi impressionner. Machettes, haches, chumbos, gourdin clouté, mais aussi des armes à feu factices... Durant les quinze premiers jours de ce mois de février, les forces de l'ordre ont saisi des armes diverses et variées durant leurs interventions.

Violences volontaires, extorsions, agressions sexuelles, outrages et rébellions,... La police nationale fait état sur Facebook d'une activité qui reste soutenue à Mayotte, malgré le mouvement social en cours et les barrages occasionnant de " grandes difficultés de fonctionnement".

Des fers à béton utilisés comme des lances contre la police

Certains délinquants vont même jusqu'à s'armer de "fers à béton affûtés en pointe" dont ils se servent comme lances sur les véhicules de police et les interventions suite à des rixes entre bandes restent fréquentes.

Le 9 février, les policiers ont par exemple interpellé trois individus filmés, par les caméras de surveillance de la ville, en train de lancer des galets sur d'autres d'autres jeunes dans le secteur de Mtsapéré, pont Nazou. L’un d’eux a écopé de 6 mois de prison ferme.

Des fers à béton utilisés comme des lances contre la police

Un bagarreur armé d'un bâton planté de clous

Deux jours plus tôt, un jeune individu déjà recherché par les autorités a résisté à son interpellation alors qu’il était armé d'un bâton planté de clous utilisé pour en découdre avec d'autres jeunes. Le même jour, une autre personne a aussi été interpellé suite à une autre bagarre entre jeunes.

La nuit dernière, un homme a été contrôlé dans la rue de la Geôle, à Mamoudzou, avec un couteau dont la lame mesurait 20 centimètres. Les actes de vols et d'extorsions restent également fréquents. 

Extorsions et vols avec violences

Lundi 12 février, une personne a été agressée par trois jeunes qui ont tenté de lui voler son scooter et de lui soutirer de l'argent à la sortie d'un magasin de sport.

En fin de semaine dernière, une dame a, elle, été rouée de coups par trois individus armés et encagoulés avant de se faire voler son téléphone portable. Ces derniers ont finalement écopé d'un an de prison ferme.

Deux individus ont également été interpellé à la même période pour avoir dérobé une gourmette à un étudiant qui se rendait au lycée des Lumières. L'un d'eux a été déféré et écroué à Majicavo et le second convoqué au tribunal.

Tolérance zéro

En début de semaine, suite à la diffusion d’une vidéo du caillassage d'un véhicule de gendarmerie sur les réseaux sociaux, l'auteur a été identifié, interpellé et déféré au tribunal.

Lundi, les policiers du GSP Nuit sont également intervenus au domicile d'un homme auteur de violences sur sa compagne. L'homme qui était alcoolisé doit lui aussi s'en expliquer devant la justice.

Cette communication de la police faite dans la foulée du congrès des Forces vives ne doit sans doute rien au hasard. Ces manifestants, tout comme l'ensemble des Mahorais, sont justement mobilisés contre l'insécurité, au même titre que l'immigration.

Toujours est-il que la police nationale témoigne de son engagement s'agissant de cette problématique, tout en soulignant que "bien que résilients vis-à-vis des manifestants dans le contexte de tension actuel", celle-ci pratique bien la "tolérance zéro" à l’encontre des délinquants à Mayotte.