L’interruption volontaire de grossesse est totalement interdite à Madagascar, dans tous les cas. Qu’il s’agisse de grossesses consécutives à un viol, d’une fille mineure, d’un inceste, et même si la grossesse met en danger de la vie de la mère, la loi interdit l’IVG. Des peines de prison sont infligées aux mères qui le pratiquent.
Le poids des deux églises protestante et catholique étouffe le débat. Une députée, Masy Goulamaly, se bat courageusement. Chaque année elle propose inlassablement un projet de loi, toujours retiré de l’ordre du jour.
L’IVG est pratiqué clandestinement. Le mouvement Nifin’Akanga, qui porte le même combat, a publié les résultats d’une nouvelle enquête montrant que les premières causes d’avortement sont les indications thérapeutiques pour la mère, les grossesses précoces, le viol et l’inceste. L’enquête a été menée en 2021 sur plus de 4 400 personnes, dont près d’un millier de médecins.
On se demande quel candidat à la présidentielle osera prendre position pour changer cette loi.