Depuis le début de la semaine, M’tsapéré est bloquée par ses habitants retranchés derrière des barricades. « On s’est barricadés, c’est un coup de colère » dit Taki Ali Mohamed, « on est fatigués, on n’en peut plus de ces violences ». « Ces jeunes on les connait mais on n’a pas le droit de riposter » renchérit Soiyifou Maoudjoudi, « la police les connait aussi mais à chaque fois qu’ils les arrêtent, ils sont relâchés ».
Selon eux « l’Etat a tous les moyens d’arrêter ces violences, on demande que les forces de l’ordre réagissent une fois pour toutes ».
Ces deux habitants désignent les quartiers informels qui se sont construits sur les hauteurs : « ce sont des bidonvilles sans eau ni électricité avec des jeunes obligés de se débrouiller pour survivre, des enfants qui se sentent écartés de la vie » affirme Taki Ali Mohamed.
Selon lui, l’Etat doit soit raser ces quartiers, soit leur apporter des routes, de l’eau, de l’électricité »… « sans quoi ces enfants vont continuer à se cacher dans les chemins pour lancer des pierres sur la route »