TotalEnergies avait connaissance des exactions commises sur son site gazier au Mozambique. C'est ce que révèle le journal Le Monde, malgré les dénégations de l'entreprise. Il y a trois ans, face à la reprise de l’insurrection djihadiste dans le nord du pays, le géant français a suspendu son projet gazier et en a confié la protection à une unité de l’armée mozambicaine. Le media Politico a révélé en septembre 2024, que ces soldats auraient séquestré et torturé plusieurs dizaines de civils, certains auraient été enlevés et tués.
Des accusations détaillées dès 2021 dans un rapport de la filiale sur place de Total Energie. “Les habitants locaux font état de violations de droits humains”, est inscrit avec entre parenthèses “extorsion, violence, arrestation disparition”. En réaction, TotalEnergies suspend pendant deux mois les primes versées à ces soldats, des primes conditionnées au respect des droits humains.
Un an plus tard, en 2022, un nouveau document est transmis. “Il a été rapporté que deux pêcheurs ont été battus à mort par des militaires”, explique la filiale. Total a mis fin à cet accord il y a un an, un rapport commandé à un diplomate expliquait alors qu’en cas de violation des droits humains, ce lien engage directement la responsabilité du consortium qui exploite le site. Le groupe français compte notamment reprendre l'exploitation de ce projet colossal d'ici la fin de l'année. Il est également visé par une enquête pour "homicide involontaire" et "non-assistance à personne en danger", accusé d'avoir minimisé les risques avant une attaque djihadiste en 2021 dans une ville voisine du site.