Opération wuambushu: l'État amorce la démolition des bidonvilles et propose des relogements massifs

Les travailleurs sociaux, les agents de la préfecture et de l’ARS, accompagnés par la gendarmerie dans un quartier insalubre à Mandzarsoa (Mtsapéré)
Ce vendredi 19 mai marque le début de l'enquête sociale dans le quartier Mandzarsoua à Mtsapéré, où 100 cases en tôles vont être détruites, une étape clé de l'opération Élan.
L'objectif de cette enquête sociale est d'identifier les familles éligibles aux propositions de relogement avant les démolitions prévues dans quelques semaines. Des travailleurs sociaux, des agents de la préfecture, de l'ARS et des forces de gendarmerie étaient mobilisés sur les lieux pour mener ces enquêtes.
Gendarmerie dans le quartier de Talus 2
Les autorités ont pour mission d'identifier les familles qui pourront bénéficier de propositions de relogement avant les démolitions prévues. La présence de travailleurs sociaux, d'agents de la préfecture, de l'ARS et des forces de gendarmerie témoigne de l'importance accordée à cette démarche.

Les habitants du quartier de Mandzarsoua, dont Mouradi Abi, accueillent favorablement la perspective d'être relogés dans de meilleures conditions de vie. Ils soulignent l'importance de respecter leurs droits et les conditions de relogement. Ils expriment également leur préoccupation quant à la destruction des bidonvilles sans possibilité de relogement adéquat.

« On aura de meilleures conditions de vie, mais ce serait grave si on détruisait les bidonvilles sans offrir de possibilité de relogement. Mais si on respecte nos droits et les conditions, alors ce serait parfait », ajoute Mouradi Abi.

 

Des étapes clés à suivre pour permettre les démolitions

La démolition d'une dizaine de bangas à Longoni, dans le cadre de l'opération Wuambushu.

La mise en œuvre de l'opération Élan implique certaines étapes essentielles. Conformément à l'article 197 de la loi Élan, une enquête sociale est réalisée auprès de tous les occupants des habitations en tôle, accompagnée d'un rapport d'insalubrité. Les habitations sont numérotées pour les associer à chaque famille avant les démolitions.

La démolition des habitations insalubres est une priorité dans le cadre de la loi Élan. La procédure débute par la détermination d'un périmètre proposé par la mairie, suivi d'une enquête de l'ARS pour vérifier l'insalubrité du périmètre, annonce le préfet de Mayotte Thierry Suquet.

Parallèlement, les travailleurs sociaux mènent des enquêtes sociales pour mieux comprendre les besoins des familles et leur proposer des logements adaptés. Les familles en situation régulière et éligibles à un séjour sur le territoire français sont susceptibles de recevoir des propositions de relogement. L'opération Élan est actuellement déployée dans huit périmètres répartis sur l'ensemble de l'île de Mayotte.

« L'objectif est d'identifier 1000 cases en tôles dans ces périmètres, dont 700 ont déjà fait l'objet d'enquêtes sociales. À ce jour, près de 300 familles, soit plus de 1300 personnes, ont été identifiées, et elles ont la possibilité d'accepter ou de refuser les propositions de relogement qui leur sont faites. »

Le préfet souligne que la démolition des habitations insalubres est une nécessité pour préserver la santé et le bien-être des résidents.

Le préfet de Mayotte en conférence de presse à Longoni jeudi 27 avril

Annonce de la reprise imminente de Talus 2 à Koungou

Dans une note positive, le préfet annonce également que tous les feux sont au vert pour l'opération Wuambushu. De plus, les rotations maritimes avec les Comores ont repris depuis mercredi. Cette reprise témoigne des intérêts communs entre Mayotte et les Comores.

Bidonville "Talus 2", à Majicavo, une commune faisant partie de la ville de Koungou, à Mayotte, le 24 avril 2023.