Le charbon a beau être l’ennemi désigné de la planète - c’est la source d’énergie fossile qui pollue le plus - on n’en a jamais eu autant besoin en Europe que depuis la fermeture du robinet de gaz russe. Le port de Mtwara au sud de la Tanzanie, presqu’en face de l’archipel des Comores, est en train de renaître grâce aux conséquences de la guerre en Ukraine.
Ce petit port à moitié endormi depuis des années n’exportait guère que des noix de cajou, et un peu de charbon. La demande explose, les prix montent en flèche passant de 176 à 480 dollars la tonne. En deux mois, juin et juillet dernier, Mtwara a exporté plus de charbon que dans toute l’année 2021. Il est acheminé par camion depuis une mine à 600 kilomètres. Les cargos attendent, et il n’y a même pas assez de bateaux pour faire face à la demande.
D’autres pays autour profitent de cette demande croissante : l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, le Botswana et l‘on doit aussi inclure Madagascar parmi les fournisseurs potentiels. Ces mêmes pays qui, en même temps, accusent les pays riches de provoquer le changement climatique dont ils sont victimes.