Si certains n'utilisent plus ce combustible ("gachi" comme on l'appelle), il aura marqué l'histoire de Mayotte avec le fameux "baco la gachi" (un réchaud à pétrole). En effet, la cuisinière à gaz est devenu l'instrument de cuisine numéro un.
Mais, beaucoup de foyers utilisent encore le pétrole lampant. C'est le cas de Chaehoi, habitant de Ouangani et revendeur de pétrole lampant. Il a fait le chemin de chez lui à Tsoundzou pour se réapprovisionner sans se douter de ce qu'il se passait:
« C’est une décision insensée ! »
"Je n'étais pas au courant de cette histoire d'arrêté. Je suis venu me réapprovisionner en pétrole lampant car j'ai régulièrement des clients qui viennent m'en acheter. Ce n'est pas tout le monde qui a les moyens d'acheter des bouteilles de gaz de 26€… C’est une décision insensée, je ne la comprends pas !"
Beaucoup de gens utilisent principalement le réchaud à pétrole. D'autres voient en cela le substitut idéal quand la bouteille de gaz venait se tarir.
« La propagation de cette décision d'arrêté ne fera que donner de mauvaises idées à des personnes qui n'en ont pas besoin" (un policier)
Plus étonnant encore, certains policiers trouvent la mesure stupide. "L'utilisation de cocktail molotov avec l'aide du pétrole lampant par les bandits demeure relativement rare. Et lorsque ça arrive c'est défaillant. La propagation de cette décision d'arrêté ne fera que donner de mauvaises idées à des personnes qui n'en ont pas besoin"
La station de Tsoundzou (lieu principalement visé par l’arrêté) est une des seules avec celle de Kaweni et de Petite Terre à fournir du pétrole lampant. Pourtant, elle n’a pas été approvisionnée de ce combustible depuis plus d’une semaine. Aucun rapport avec l’arrêté puisqu’une livraison était prévue pour cet après-midi.
Si les personnes interrogées restent dubitatives sur le sujet, les autorités n’ont pas souhaité réagir.