Sous la pression des professionnels du tourisme, le gouvernement mauricien veut remettre au goût du jour une pratique interdite depuis 15 ans : pour reconstituer les plages emportées par l’érosion, on envisage de pomper le sable au fond des lagons. Le procédé est simple, il a fonctionné pendant longtemps pour le plus grand bonheur des hôteliers qui, parfois, n’ont plus que de minuscules bouts de plage à proposer à leurs clients.
Au début des années 2000 des océanographes ont alerté sur les conséquences néfastes de cette extraction du sable. Selon eux, cette pratique modifie le sens des courants, perturbe le développement de la barrière corallienne, et au bout du compte abouti à l’inverse du but recherché en aggravant l’érosion côtière.
Cette question a provoqué hier un vif débat au parlement. D’autres solutions existent, mais beaucoup plus chères et à plus long terme, comme créer des récifs artificiels pour planter du corail. Certains scientifiques préconisent même d’interdire la pêche des poissons perroquets qui produisent du sable corallien en croquant et digérant des coraux.