Maurice : l’emploi du créole bientôt autorisé à l’Assemblée nationale

Le parlement de Port-Louis Maurice
Le premier ministre mauricien a annoncé hier que le créole pourrait être adopté comme langue officielle des débats du parlement. Bientôt, « bann dépités y sa koz kréol dann l’assemblé Moris » !

C’est une véritable petite révolution qui s’annonce dans la vénérable institution suprême de la démocratie mauricienne : le premier ministre a annoncé ce mardi que l’emploi du créole serait bientôt institué au sein de l’Assemblée nationale.

Depuis l’époque de la colonie britannique et même après l’indépendance de 1968, les élus continuent de s’exprimer obligatoirement en anglais ; même ceux qui se sentent plus à l’aise en français et en créole doivent faire l’effort de parler la langue de Shakespeare sous peine d’être rappelés à l’ordre.

Le premier ministre Pravind Jugnauth a fait cette annonce en réponse à une question d’une députée d’opposition. Il a précisé cependant qu’une formation serait nécessaire au préalable auprès des personnels travaillant à l’Assemblée nationale. Les députés votent des textes de loi qui ne tolèrent aucune approximation ni interprétation.

Le sujet n’est pas mis en avant par hasard : 2024 est une année électorale, le débat sur le créole est populaire dans l’opinion, surtout depuis qu’on l’a introduit à petite doses dans les examens scolaires.