Mayotte attend l'envoyé spécial du gouvernement

L’homme ou la femme qui viendra négocier avec les acteurs de la grève générale à Mayotte devra avoir une grande marge de manœuvre.
L’intersyndicale et le Collectif attendent de pieds fermes le négociateur du gouvernement.
Des réunions sont organisées pratiquement tous les jours, pour préparer la rencontre.
Le nom de Christiane Taubira, l’ancienne garde des sceaux originaire de Guyane est parfois cité.  Elle a l’avantage de venir d’un département d’outre-mer qui a vécu une crise similaire à celle que traverse Mayotte en ce moment et il semblerait que le fait d'être une femme soit considéré comme un signe fort envoyé au pays des "chatouilleuses" !
En ce qui concerne la partie mahoraise, ce qui importe, c’est que l’émissaire de Paris ait mandat d’engager la parole du gouvernement et le cas échéant, signer des accords au nom de celui-ci.
Le négociateur ou la négociatrice devra aussi être bon ou bonne diplomate. Le divorce entre les élus et les initiateurs de la grève générale contre les violences à Mayotte est consommé. L’appel à lever les barrages et à la réouverture des services publics est considéré comme une trahison.
Mais, est-il imaginable que l’Etat négocie et prenne des engagements sur l’avenir du département sans une participation des élus ?
Car les exigences ne sont plus que sécuritaires. C’est tout un plan de rattrapage économique qui y est rajouté.
L’envoyé spécial devra être en capacité de réunir les irréconciliables de Mayotte (les élus, l'intersyndicale et le Collectif pour les intérêts de Mayotte) et avoir l'autorisation de signer des chèques pour le compte du gouvernement.