Mayotte désert médical : les maisons de santé, nouvelle piste pour attirer les professionnels sur le territoire

Inauguration de la 4ème MSP des Hauts-Vallons à Majicavo
C’est en grande pompe que la 4ème maison de santé pluriprofessionnelle a été inaugurée aux Hauts-Vallons à Majicavo ce mercredi alors que les patients y sont accueillis depuis juin dernier. Cette MSP vient ainsi renforcer l’attractivité de l’île en termes d’offres dans l’accès aux soins.

Pour cette inauguration, tous les acteurs présents avaient le sourire franc des jours heureux. La MSP de Majicavo vient en effet améliorer la prise en charge des patients et ainsi les inscrire dans « un parcours de soins coordonnés », explique Olivier Brahic, le directeur général de l’ARS Mayotte.  Car il faut dire qu’avec seulement 43 médecins généralistes pour 100.000 habitants, Mayotte est loin du standard métropolitain avec ses 132 médecins pour 100.000 habitants.

Nourdine Dahalani, Olivier Brahic, Imane Alihamidi Chanfi et Jean-Yves Casano

La réalisation de cette nouvelle structure est le résultat de la mobilisation de tous, les porteurs du projet et des acteurs du monde de la santé et du social. En effet, l’ouverture d’une maison de santé nécessite la présence d’au moins deux généralistes, ce qui n’est pas le cas ici, où un seul généraliste va officier. Une dérogation, temporaire certes, a été accordée par la CNAM, la caisse nationale de l’assurance maladie, suite à un vrai lobbying mené par la directrice de la CSSM Imane Alihamidi Chanfi. Cette dernière explique alors que la CNAM a pris en compte les spécificités du territoire.

La CNAM était d’ailleurs représentée lors de cette inauguration par Jean-Yves Casano, le directeur de la coordination des Outre-mer au sein de la structure. Nourdine Dahalani, président du conseil d’administration a coupé le ruban.

Nourdine Dahalani, président de la CSSM et Jean-Yves Casano, directeur de la coordination des Outre-mer au sein de la CNAM

La multiplication des MSP reste un enjeu majeur pour la santé de la population selon Olivier Brahic. Cela répond à deux points majeurs ; le premier est au profit des patients, puisque 

ça permet de mieux coordonner la prévention. Dans cette maison de santé, il y a à la fois des médecins, des sages-femmes, des infirmiers et des kinés.

Le directeur de l'ARS Mayotte.

Ce qui participe donc à l’amélioration et à la coordination entre les différents acteurs. Grâce à cette structure, « des actions publiques peuvent être menées notamment pour le dépistage du diabète ou l’hypertension ». Ces deux maladies chroniques ont une forte prévalence à Mayotte, c’est donc un plus pour le territoire.

L’autre enjeu reste l’attractivité du territoire, dont Olivier Brahic en fait une priorité. « Le fait de regrouper tous ces professionnels de santé dans une même structure, leur permet d’être moins isolés et de gagner du temps médical et donc de favoriser l’installation de professionnels de santé sur l’île ».

L’attractivité le cheval de bataille des autorités sanitaires. Un comité a été mis sur pied il y a quelques jours. Il réunit tous les acteurs présents à Mayotte, de l’éducation, au monde économique et du département, les communes, tout le monde est mobilisé. L’objectif est 

d’unir nos forces pour identifier toutes les actions concrètes pour permettre l’installation de professionnels de santé, médecins ou personnels du paramédical.

Olivier Brahic, directeur de l'ARS.

La MSP située aux Hauts-Vallons

Il faut donc améliorer la communication en lien avec le conseil départemental et au niveau national : 

il faut faire connaitre au niveau national l’offre de soins de Mayotte, tous les projets qui sont en cours pour faire venir des médecins… .

Olivier Brahic.

 Mais cela ne s’arrête pas là, pour Olivier Brahic, il faut faciliter l’installation des nouveaux venus, il faut donc un guichet unique, faciliter le logement, la vie quotidienne ect. Ce comité va donc permettre de définir un plan d’actions qui sera mis en place dès début 2023 assure le directeur de l’ARS Mayotte.