Mayotte dit un dernier au revoir à Marcel Henry

La famille Henry et de nombreux Mahorais sont venus au cimetière chrétien de Pamandzi pour saluer la mémoire de Marcel Henry.
L'ancien sénateur Marcel Henry a été inhumé cet après-midi au cimetière chrétien de Pamandzi. Des milliers de Mahorais sont venus lui rendre un dernier hommage et ont assisté à la cérémonie funéraire à l'église Saint-Michel de Dzaoudzi.

Ils sont nombreux les Mahorais à s'être déplacés en Petite Terre pour assister aux funérailles de l'ancien sénateur Marcel Henry. Celui-ci a combattu toute sa vie pour ancrer Mayotte au sein de la République française et en faire un département.

Un combat dont il a pu voir l'aboutissement de son vivant, contrairement à certains compagnons de route. Et c'est cette reconnaissance que les Mahorais tenaient à lui témoigner.

L'église Saint-Michel de Dzaoudzi n'a pas pu accueillir tout le monde, d'autant plus que sa capacité d'accueil a été limitée à cause de la pandémie de Covid-19. Celle-ci a donc fait le plein, avec notamment de nombreuses personnalités vêtues de kofia et de boubous et salouvas et de kichalis, preuve que Marcel Henry rassemblait au-delà des croyances religieuses.

 

"Marcel Henry était un baobab !"

D'ailleurs dans son oraison funèbre émouvante, le père Bienvenu Kasongo a rappelé qu'il avait prêté serment sur le Coran en 1966 dans l'intérêt des Mahorais, preuve que l'intérêt général l'animait plus que le reste.

Une oraison qui a su retracer justement l'homme qu'était Marcel Henry. Et qui a ému certaines personnalités qui l'ont bien connu sur le plan politique, comme par exemple Daniel Zaïdani, conseiller départemental de Pamandzi et ancien président du conseil général de Mayotte de 2011 à 2015.

 

Un dernier maoulida shengué avant l'enterrement

D'autres l'ont connu sur un plan plus personnel comme Cris Kordjee, la présidente de l'Association des usagers du transport aérien de Mayotte (AUTAM).

Après la cérémonie à l'église, le cercueil a été transporté vers le cimetière chrétien de Pamandzi. A la descente du corbillard, le cercueil a été posé sur une table, le temps de recevoir une invocation musulmane.

Parmi les personnalités politiques venues assister à l'enterrement, Nassuf-Eddine Darouèche, 1er vice président de la Cadema (en chemise violette) et Maymounati Moussa Ahamadi, conseillère départementale de Dzaoudzi-Labattoir.

Et quelques minutes après, une dernière prière a été effectuée sur la tombe du défunt, avant qu'il ne soit enterré au son du maoulida shengué, un chant religieux mais également politique, chanté lors des meetings et rassemblements menés par Marcel Henry et le MPM, mais aussi tous les partisans de Mayotte française. Un chant de circonstance pour dire au revoir à Chef Marcel, l'un des leaders de ce combat dont il disait lui-même qu'il croyait impossible de gagner.

C'est sous ces tentes que repose désormais Marcel Henry, considéré comme l'un des pères de Mayotte française.