Cinq milles personnes, selon les organisateurs, ont manifesté, lundi, à Mamoudzou pour protester contre le projet du " gouvernement Macron et Edouard Philippe " de supprimer le " visa Balladur " entre Mayotte Française et les 3 îles des Comores indépendantes.
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A l' échelle d'une petite île qu'est Mayotte, on peut se permettre de dire que c'est une véritable marée humaine qui s'est déversée sur la Place de la république avant de battre le pavé jusqu'à la préfecture.
Les pancartes, les banderoles, les slogans entonnés par la foule n' exprimaient que la volonté unanime des Mahorais du maintien du " visa Balladur.
Ahmed Soilihi, maire de Kani Keli
Je suis ici à cause de la feuille de route qui a été destinée aux Mahorais pour le visa Balladur. Je suis venu et j’ai incité aussi des gens à venir ici pour manifester contre la suppression de ce visa Balladur.
Dans toutes les régions de l’océan indien, il y a des visas partout où l’on va, il y a des visas. Ici chez nous, on a ouvert les vannes. Tout le monde arrive et personne ne contrôle personne. Mayotte est saturée. On ne vit plus.
Les Mahorais doivent être vigilants pour leur île parce que ce n’est qu’une petite île de 374 kilomètres carrés. Si on laisse tout passer comme ça, c'est dangereux.
Ismaël Cordjee, porte- parole de Bassi Ivo
Cette situation est révélatrice du mépris que l’Etat a vis à vis des Mahorais.
Quand on prend une décision aussi importante qui concerne la vie des Mahorais et la situation de Mayotte, on ne peut qu’au moins consulter les élus de Mayotte.
Depuis plus de 5 ans, le gouvernement français méprise complètement les Mahorais, l’Etat en général méprise les Mahorais alors qu'ici, au niveau local, on a quand même des élus qu'on a votés au suffrage universel et qui représentent la population. Ils devraient être consultés du moment où les Mahorais ont fait le choix d’être français aujourd'hui.
Moi, je dis : cette situation n’est que révélatrice du mépris que l’Etat français a vis à vis des Mahorais et vis à vis de leurs élus.
Moi je pense que les Mahorais sont inquiets non pas forcément par rapport à la question de l’immigration mais par rapport à ce à quoi ils sont confrontés, des problèmes récurrents, des situations qui conditionnent les problèmes de sécurité.
Aujourd'hui, au lieu que l’Etat réponde aux préoccupations immédiates des mahorais, on répond à la question de l’immigration. L'Etat devrait donner un signe par rapport au quotidien que vivent les Mahorais, notamment les problèmes d'insécurité, du foncier, de l’immigration clandestine, de l’emploi, de la crise économique, de la jeunesse. Ce sont des problèmes plus importants que le visa entre Mayotte et les Comores. Je pense que l’Etat cherche à cacher ou à fuir ses responsabilités.
Abdou Dahalani, citoyen de Mayotte
Je suis citoyen, je suis élu d'une commune. En venant ici, je réponds à l' appel d'une population qui
s' interroge quant au sentiment d'indifférence qu' elle perçoit de l' Etat face à une situation où elle est confrontée, des nombreux problèmes notamment d' ordre sécuritaire, d'ordre éducatif, d' ordre sanitaire, d'ordre environnemental.
Lorsque dans tout ça, les réponses qui sont apportées ne sont pas à la hauteur des enjeux du développement du territoire, aujourd'hui, il y a une certaine exaspération. Lorsque vient en plus un sentiment comme quoi à défaut de contrôler l’immigration, on est en train de favoriser, de conforter une situation existante alors que la solution qui aurait été la plus pragmatique c'est de pouvoir aujourd'hui ouvrir une continuité territoriale entre Mayotte et le reste de la République.
Il faudrait que l’ensemble des documents administratifs qui sont donnés aux étrangers qui sont à Mayotte puissent être valables sur l’ensemble du territoire français.
Mayotte, aujourd'hui, ne peut pas à elle seule supporter la pression migratoire alors que lorsque le problème s'est posée dans les mêmes termes, voire même en termes encore moindres au niveau national, la question a été traitée au niveau du territoire national , donc encore plus aujourd’hui plus qu'hier, Mayotte a légitimement le droit de s'interroger sur le pourquoi d' un traitement indifférencié par rapport aux mesures qui ont été prises au niveau de l' Europe pour traiter l' immigration.
PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUEL TUSEVO DIASAMVU
SUR LE MÊME SUJET :
Visa Balladur ... Le silence est-il un oubli ?
En 1995 : face à la croissance de l'immigration en provenance des autres îles comoriennes, le gouvernement Balladur abolit la libre circulation entre Mayotte et le reste des Comores. Les Comoriens sont dès lors soumis au régime des visas.
http://africultures.com/visa-balladur-12783/
Signature d'une pétition pendant la manifestation
Les pancartes, les banderoles, les slogans entonnés par la foule n' exprimaient que la volonté unanime des Mahorais du maintien du " visa Balladur.
Ahmed Soilihi, maire de Kani Keli
Je suis ici à cause de la feuille de route qui a été destinée aux Mahorais pour le visa Balladur. Je suis venu et j’ai incité aussi des gens à venir ici pour manifester contre la suppression de ce visa Balladur.
Dans toutes les régions de l’océan indien, il y a des visas partout où l’on va, il y a des visas. Ici chez nous, on a ouvert les vannes. Tout le monde arrive et personne ne contrôle personne. Mayotte est saturée. On ne vit plus.
Les Mahorais doivent être vigilants pour leur île parce que ce n’est qu’une petite île de 374 kilomètres carrés. Si on laisse tout passer comme ça, c'est dangereux.
Ismaël Cordjee, porte- parole de Bassi Ivo
Cette situation est révélatrice du mépris que l’Etat a vis à vis des Mahorais.
Quand on prend une décision aussi importante qui concerne la vie des Mahorais et la situation de Mayotte, on ne peut qu’au moins consulter les élus de Mayotte.
Depuis plus de 5 ans, le gouvernement français méprise complètement les Mahorais, l’Etat en général méprise les Mahorais alors qu'ici, au niveau local, on a quand même des élus qu'on a votés au suffrage universel et qui représentent la population. Ils devraient être consultés du moment où les Mahorais ont fait le choix d’être français aujourd'hui.
Moi, je dis : cette situation n’est que révélatrice du mépris que l’Etat français a vis à vis des Mahorais et vis à vis de leurs élus.
Moi je pense que les Mahorais sont inquiets non pas forcément par rapport à la question de l’immigration mais par rapport à ce à quoi ils sont confrontés, des problèmes récurrents, des situations qui conditionnent les problèmes de sécurité.
Aujourd'hui, au lieu que l’Etat réponde aux préoccupations immédiates des mahorais, on répond à la question de l’immigration. L'Etat devrait donner un signe par rapport au quotidien que vivent les Mahorais, notamment les problèmes d'insécurité, du foncier, de l’immigration clandestine, de l’emploi, de la crise économique, de la jeunesse. Ce sont des problèmes plus importants que le visa entre Mayotte et les Comores. Je pense que l’Etat cherche à cacher ou à fuir ses responsabilités.
Abdou Dahalani, citoyen de Mayotte
Je suis citoyen, je suis élu d'une commune. En venant ici, je réponds à l' appel d'une population qui
s' interroge quant au sentiment d'indifférence qu' elle perçoit de l' Etat face à une situation où elle est confrontée, des nombreux problèmes notamment d' ordre sécuritaire, d'ordre éducatif, d' ordre sanitaire, d'ordre environnemental.
Lorsque dans tout ça, les réponses qui sont apportées ne sont pas à la hauteur des enjeux du développement du territoire, aujourd'hui, il y a une certaine exaspération. Lorsque vient en plus un sentiment comme quoi à défaut de contrôler l’immigration, on est en train de favoriser, de conforter une situation existante alors que la solution qui aurait été la plus pragmatique c'est de pouvoir aujourd'hui ouvrir une continuité territoriale entre Mayotte et le reste de la République.
Il faudrait que l’ensemble des documents administratifs qui sont donnés aux étrangers qui sont à Mayotte puissent être valables sur l’ensemble du territoire français.
Mayotte, aujourd'hui, ne peut pas à elle seule supporter la pression migratoire alors que lorsque le problème s'est posée dans les mêmes termes, voire même en termes encore moindres au niveau national, la question a été traitée au niveau du territoire national , donc encore plus aujourd’hui plus qu'hier, Mayotte a légitimement le droit de s'interroger sur le pourquoi d' un traitement indifférencié par rapport aux mesures qui ont été prises au niveau de l' Europe pour traiter l' immigration.
PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUEL TUSEVO DIASAMVU
SUR LE MÊME SUJET :
Visa Balladur ... Le silence est-il un oubli ?
En 1995 : face à la croissance de l'immigration en provenance des autres îles comoriennes, le gouvernement Balladur abolit la libre circulation entre Mayotte et le reste des Comores. Les Comoriens sont dès lors soumis au régime des visas.
http://africultures.com/visa-balladur-12783/
Signature d'une pétition pendant la manifestation