Les Cadis de Mayotte ont invité, lundi 16 mars 2015; les représentants de l' Etat,des collectivités locales,des organisations patronales et syndicales, de la société civile et des associations, à une journée de réflexion sur les moyens de prévenir les risques d' explosion sociale dans l' île.
Elmamouni MOHAMED NASSUR, porte-parole des Cadis, préconise la juste mesure entre tradition et modernité pour l’autorité parentale. Il tord le cou à l’idée répandue dans l’île sur " Les enfants du juge et du procureur" . Selon cette expressiion, les parents n'ont plu le droit de punir leurs enfants au risque d’être traduits en justice.
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Le second thème en discussion concernait les politiques publiques de lutte contre l’insécurité:
Les moyens mis en œuvre par l’Etat pour lutter contre l’insécurité
La proposition de la construction d’un centre éducatif fermé (CEF) pour les mineurs délinquants
Les débats se sont achevés sur l’impact de l’insécurité sur l’économie mahoraise et les services publics:
La portée de l’insécurité sur l’économie mahoraise
La proposition de la signature d’une charte de l’insertion sociale par les entreprises et certains services publics pour lutter contre le chômage des jeunes.
Invité à la journée de travail sur l’insécurité, organisée par les cadis de Mayotte, le Préfet Seymour Morsy, et sa directrice de cabinet Florence Ghilbert-Bezard, étaient présents ce matin dans l’hémicycle Younoussa Bamana, aux côtés du 4ᵉ vice-président du Conseil départemental, Issa Abdou, et des représentants religieux. Le Procureur de la République, Joël Garrigue, le Vice-rectorat, de la DJSCS, de la Police et de la Gendarmerie, étaient également représentés.
Le Préfet a rappelé les moyens conséquents déployés par l’État ces derniers mois en matière de lutte contre la délinquance. Il a tenu à saluer le travail quotidien des forces de l’ordre, en permanence sur le terrain et qui verront leur nombre augmenté avec l’arrivée de 42 gendarmes supplémentaires, faisant suite aux 42 policiers de la PAF l’année dernière. Une mission IGGN-IGPN s’est déplacée dix jours à la demande des ministres de l’Intérieur et de l’Outre-mer pour évaluer le dispositif actuel de sécurité et élaborer une stratégie de lutte contre la délinquance. De son rapport, découleront des recommandations pour améliorer et renforcer les dispositifs en place sur le département.
Un contrat local de sécurité sera signé sous peu entre la Préfecture, la mairie de Mamoudzou et les entreprises afin d’établir un plan d’actions spécifique contre l’insécurité pour Mamoudzou et sa zone industrielle.
Si l’État et la Justice prennent leurs responsabilités en matière de répression, la prévention c’est l’affaire de tous.
La scolarisation des enfants est un impératif, l’État consacre chaque année 10 millions d’euro aux constructions scolaires. Les parents ont la responsabilité de mettre leurs enfants à l’école.
Les MJC doivent être ouvertes, et les associations doivent pourvoir y accueillir tous les jeunes pour leur apprendre le vivre ensemble. Le logement, les routes, l’éclairage public, la vidéosurveillance…. autant de nécessités dans lesquelles les municipalités ont aussi leur rôle à jouer.
Tout comme le président du Conseil départemental, Soibahaddine Ibrahim, le Préfet Morsy souhaite bâtir une politique sociale à l’échelle de Mayotte. De même qu’une ambition commune pour l’emploi et de la formation, en faveur du développement économique de l’île.
Le Préfet de Mayotte rappelle son profond respect pour le travail cadis de Mayotte, essentiel à la cohésion sociale dans le département, et le maintien de la paix sociale.