Plusieurs tables rondes sont organisées sur la question du shimaore et du kibushi ce week-end au département, à l'occasion de la 2e conférence sur les civilisations du Canal de Mozambique qui s'étend du 17 au 20 octobre. "Nous vivons dans une diglossie avec au-dessus de nos deux langues, le français, qui occupe une place trop grande", estime Rastami Spelo, le président de l'association Shime, dédiée à la défense et l'enseignement des langues mahoraises.
"
Nos langues sont malmenées, elles vivront bien quand nos enfants continueront à l'apprendre, or on apprend les langues à l'école. La loi dit qu'il faut enseigner les langues régionales, mais ici on refuse de l'appliquer", poursuit l'écrivain, en référence à la loi Molac. Votée en 2021, elle intègre notamment au Code de l'éducation la généralisation de l'enseignement des langues régionales comme matière facultative.
Une convention a été signée avec l'ancien recteur pour faire intervenir l'association dans les écoles primaires. "Les rapports montreront que l'ancien recteur a dit oui, mais qu'a-t-il fait ? Le nouveau (ndlr, Jacques Mikulovic) affiche clairement son opposition à l'apprentissage de nos langues", charge le président. "Il appartient à nos parlementaires et nos élus d'élever la voix pour dire qu'il faut des gens qui soient avec nous, qu'on ne nous envoie pas des gens qui sont contre nous."