"On aura besoin de 20 jours pour collecter tous les déchets", assure le président du Sidevam

Houssamoudine Abdallah, le président du Sidevam
Les agents du Sidevam, le syndicat intercommunal d'élimination et de valorisation des déchets de Mayotte, ont repris le travail ce lundi après trois semaines de mouvement social. Son président, Houssamoudine Abdallah, le reconnaît dans Zakwéli : il faudra au moins vingt jours avant de revenir à la normale.

Le Sidevam, le syndicat intercommunal d'élimination et de valorisation des déchets de Mayotte, a recommencé à fonctionner normalement depuis ce lundi 2 septembre. Un protocole de fin de conflit a été signé, après trois semaines de mouvement social. La principale pierre d'achoppement reste le régime indemnitaire des fonctionnaires, obligatoire depuis 2014, mais toujours pas appliqué à Mayotte.

Houssamoudine Abdallah, le président du Sidevam dans zakweli

"Il y a eu une fusion en 2014 des différents syndicats, avec ce régime tous les agents qui ont la même fonction touchent la même chose. Aujourd'hui, si on le met en place, 40% des agents seront perdants", explique Houssamoudine Abdallah, le président du Sidevam. "On a pris un cabinet pour nous accompagner sur cette question, on va retravailler avec l'intersyndical pour mettre en place ce régime au 1er janvier 2025." D'ici là, 113 agents percevront jusqu'à 65 euros par jour pour compenser cette attente.

Un retard à rattraper

Si la colère est retombée, les piles de déchets se sont dressées. "Jusqu'à maintenant, on a travaillé avec des prestataires privés et nos moyens", poursuit le maire de Sada. "Au sud et en Petite-Terre, le travail n'était pas arrêté, juste dégradé, en dix jours on pourra collecter tous les déchets. Pour le reste, on aura besoin de 20 jours pour tout collecter." Et pourtant, malgré ce retour à la normale, les déchets ne vont pas totalement disparaître.

"Quand on a un syndicat comme le nôtre, avec à peu près 200.000, 300.000 habitants, c'est une quarantaine d'engins. On n'en a que 22", se désole Houssamoudine Abdallah. "On met en place les outils petit à petit, mais il y a des choses que l'État doit mettre en place." Dans son viseur, les éco-organismes, des sociétés privées qui prennent en charge les équipements en fin de vie. "Ils ramassent l'ameublement, l'électronique, l'électroménager. Dans l'Hexagone, il y en a 20, à Mayotte c'est au Sidevam de s'en occuper."

Il estime que ces objets représentent jusqu'à 60% des déchets récupérés. "Mais les choses avancent, on est passé de 5.000 bacs à plus de 17.000 bacs, on a innové avec la déchetterie mobile et j'invite les Mahorais à venir le 13 septembre prochain car on a terminé la première déchetterie de Mayotte, à Malamani", annonce le président du Sidevam. "On va les multiplier, on espère en avoir 8, car dans un département comme le nôtre on devrait en avoir au moins 12. C'est ces déchetteries-là qu'on pourrait pratiquer le tri avec les éco-organismes." En attendant leur arrivée, le syndicat anticipe en menant déjà des opérations de sensibilisation au tri des déchets dans les établissements scolaires "pour les jeunes qui prendront le relais demain."