La compagnie SGTM, a annoncé ce jeudi après-midi qu'elle suspend ses rotations jusqu'à nouvel ordre, « compte tenu du contexte actuel, qui entrave le bon fonctionnement de son activité.» Son bateau Maria Galanta est celui qui transporte, entre autre, les expulsés de Mayotte vers les Comores. La société affirme que « le service reprendra dès que les conditions seront réunies pour un fonctionnement normal de l'activité.»
Plus tôt dans la journée, Houmed Msaidie, le porte-parole du gouvernement comorien nous a indiqué par téléphone que : « nous envisageons une rotation vendredi pour les 250 passagers qui n’ont pas à payer pour notre désaccord avec la France au sujet de Wuambushu. » Une information confirmée quelques heures plus tard par Mohamed Said Salim Dahalani, directeur de la Société Comorienne des Ports, (SCP) au cours d’une conférence ce jeudi au port de Mutsamudu. Cependant, il y a eu une certaine confusion entre les deux autorités au sujet de l’accueil ou non de personnes expulsées de Mayotte
Ce matin, Houmed Msaidie prévenait : « aucun refoulé ne devra être embarqué par le Maria Galanta, sous peine de retirer la licence à la compagnie ». Il a même ajouté que le débarquement du 28 avril, se fera « en toute transparence. Les journalistes pourront constater l’embarquement ou non des refoulés au départ de Mayotte » dans le bateau. « Les Comores n’ont pas à payer pour les conséquences d’une opération non concertée », a-t-il insisté et en appelle à un dialogue avec les autorités françaises.
Les propos de Mohamed Said Salim Dahalani ne vont pas exactement dans le même sens. Au cours de sa rencontre avec la presse, il a assuré que seuls les passagers « munis de cartes d’identité » seront autorisés à fouler le sol mutsamudien. A la question de savoir si les refoulés qui en seront pourvus seront acceptés, après de multiples relances, il a longtemps botté en touche, se réfugiant derrière un jargon propre au transport maritime. Interrogé sur le retrait de la licence du Maria Galanta en cas de transport de refoulés, le conférencier a fini par concéder « n'avoir reçu aucune instruction du gouvernement lui interdisant de débarquer des refoulés ».