«Oudinot du pouvoir d’achat», des solutions au cas par cas

Le ministre délégué chargé des outremer a visité une poissonnerie lors de son déplacement à Mayotte
Le dossier de la vie chère est aussi hautement sensible à Mayotte. Quand le gouvernement met en avant des accords territoriaux signés il y a quelques semaines, des acteurs économiques locaux disent avoir été écartés des discussions.

Mayotte a été l’un des territoires français où la manifestation contre la vie chère en 2011 a duré le plus longtemps et a été la plus dure. L’île a été paralysée pendant 45 jours. Deux éléments sont sortis des négociations ; le bouclier qualité prix et l’installation d’un observatoire des prix, des marges et des revenus.

Le bouclier qualité prix a vite été dénoncée. Il était jugé inadapté et n’aurait rien à avoir avec la réalité locale notamment en ce qui concerne les produits de première nécessité.

Depuis 2018 près une autre manifestation, l’observatoire est plongé dans une sorte de léthargie. Il y a quelques mois seulement, un nouveau président a été désigné. Il a entrepris des consultations avec les acteurs concernés de Mayotte. Sa réinstallation aurait été prévue pour la mi-décembre 2022.

Une convention a été signée le 25 novembre dernier entre le préfet, le département, les représentants de la grande distribution, les transitaires ainsi que les représentants de l’activité portuaire, mais certains membres de l’ancien observatoire des prix disent ne pas avoir été consultés. Des partenaires sociaux, syndicalistes et une partie du patronat n’auraient pas été associés aux négociations qui ont débouché à la signature de la toute nouvelle charte et à l'élaboration d'un « bouclier qualité prix + » pour « soutenir le pouvoir d’achat ». Un cadre de la CPME s’est ému de cette mise à l’écart ; même réaction de la part du secrétaire général de la CGT Ma.

Mardi 6 novembre dernier, Jean François Carenco a affirmé que "La priorité première était de parvenir à des accords de modération des coûts des produits de grande consommation. Des chartes territorialisées ont été signées dans toutes les collectivités, elles sont issues de négociations locales conduites par les préfets, regroupant l'ensemble des parties prenantes à la fixation des prix". Il répondait à une question de Jean Hugues Ratenon, député LFI de La Réunion à l’Assemblée nationale.

Un ministre délégué chargé de l’outremer qui a ouvert un autre chantier dans le cadre de la lutte contre la vie chère à Mayotte. Il avait fait le lien entre les salaires perçus à Mayotte et la vie chère. Le pouvoir d’achat est beaucoup trop faible sur le département. « C'est un problème de coûts mais aussi un problème de revenus. Il nous faut travailler sur le problème des revenus qui est une problématique globale. Il faut que cette île vive mieux. »

Cette thèse a longtemps été soutenue par les syndicats locaux. Et l’initiative d’augmenter les salaires à Mayotte est du seul ressort du gouvernement.

Le cas de Mayotte est le plus significatif puisque le département a le plus bas niveau de vie de France, les taux des minimas sociaux les plus faibles. Le SMIC horaire est de 8,35 euros contre 11,07 pour le national, en plus des données défavorables inhérentes à son insularité et l’éloignement de la métropole.