Juqu’en 2010, chaque année, on comptabilisait 300 cas de paludisme à Mayotte, la moitié était des cas autochtones.
A partir de 2011, la baisse est amorcée, ce nombre sera divisé par 4, un recul de la maladie constaté également dans les cas acquis localement.
Mayotte entame alors sa phase d’élimination du paludisme en 2014 selon une déclaration officielle de l’organisation mondiale de la santé. 10 malades de paludisme sont enregistrés chaque année, sauf en 2016, où l’on comptabilise 18 cas.
En 2019, la maladie reprend de plus belle avec 54 personnes atteintes, 4 seulement d’entre elles l’ont contractée sur l’île. L’année suivante, 25 cas dont 3 autochtones sont comptabilisés, une personne succombe suite à la maladie à la même année, il s’agissait là d’un cas importé.
L’infection, elle, a touché l’ensemble de l’île, parmi les 7 cas autochtones , 3 ont été observés dans la zone centre, 2 à Mamoudzou, 1 cas dans le nord et 1 autre dans le sud. Et s’agissant des cas importés, les 2/3 ont été diagnostiqués après un séjour aux Comores, les autres proviennent de l’Afrique continentale, en Tanzanie essentiellement, puis à Madagascar.
Si Mayotte a pu réduire drastiquement la maladie entre 2010 et 2011, c’est grâce aux mesures de lutte anti vectorielle menées en 2011 par l’ARS, notamment le programme de distribution et d’installation de moustiquaires imprégnés de Deltaméthrine particulièrement dans la commune de Bandraboi, foyer le plus actif de paludisme à l’époque. L’action sera étendue sur toute l’île en 2012 et depuis 2014, elle n’a concerné que les zones à risques à l’image des quartiers informels dans des terrains agricoles ou encore autour des cas déclarés.
La recrudescence de la maladie en 2019 est essentiellement due à l’augmentation des cas importés depuis l’union des Comores. La transmission de la maladie à partir d’un cas importé demeure un risque permanent et la présence sur l’île des vecteurs de transmission, tel l’anophèle, la rend davantage vulnérable au paludisme.