Cette année non plus il n’y a pas eu de marches dans les rues de Mamoudzou, mais pour une autre raison.
Ce 1er mai 2022 est tombé à un moment où les mahorais ont la tête ailleurs. Dans les familles mahoraises l’on prépare la fête de l’Aïd El Fitr qui marque la fin du mois du ramadan. « Il aurait été difficile d’aller défiler au 29eme jour du jeûne » explique Salim Nahouda, secrétaire général de la CGT Ma.
Il reconnait cependant que mobiliser les travailleurs mahorais est devenu pratiquement impossible. Le secrétaire départemental de la CFDT, Balahachi Ousséni a déploré le fait qu’il n’y ait pas eu de défilé hier 1er mai. Il s’est retrouvé pratiquement seul sur la Place de La République, à Mamoudzou. En France Métropolitaine, les syndicats ont pu mobiliser, et une des principales revendications a été le retrait pur et simple du projet du président Macron de remmener l’âge de la retraite à 65 ans à l’horizon de 2030.
Pour la CGT Ma, cette revendication est loin d’être la préoccupation des mahorais à propos du dossier de la retraite. Depuis 2018, on parle de convergence vers le régime de retraite nationale mais « les choses traînent en longueur. »
Le retraité mahorais est une personne pauvre qui vit souvent dans la précarité. Il touche moins de 500 euros sur l’île au lagon alors que la caisse de Mayotte est excédentaire ; une « aberration » selon l’ancien président de la Caisse de sécurité sociale. Salim Nahouda a cité deux leviers qui pourraient aider à l’amélioration de la situation des retraités de Mayotte : « Revoir le calcul de minoration des retraites qui est défavorisant pour les retraités de Mayotte, il est trop élevé par rapport à celui de la métropole. Il faut aussi revoir l’alignement du plafond du calcul de la pension de retraite. »