Pas de tri, pas de ramassage des déchets

Chaque année des millions sont investis dans la gestion des déchets à Mayotte. Les infrastructures progressent mais les mentalités ne changent pas.

À Mamoudzou les décharges sauvages se multiplient, les usagers refusent de trier leurs déchets.


Dans la commune chef-lieu, les usagers se plaignent régulièrement du non-ramassage des déchets. C’est le cas récemment à Vahibé mais aussi dans le quartier des Hauts Vallons. Ce dernier a été choisi pour accueillir les tests sur les nouveaux containers semi-enterrés. Un seul d’entre eux peut recevoir l’équivalent de 20 bacs bleus habituellement utilisés dans d’autres quartiers pour la collecte des déchets. Pourtant ces équipements sont sous-exploités.
Une grande partie des riverains jette directement leurs déchets au sol, sans vérifier si les bacs sont pleins. Idem pour les bornes de tri installées juste à côté. 
Autre problème, certaines entreprises du BTP qui officient dans la zone viennent jeter leurs déchets industriels dans les nouveaux containers semi-enterrés réservés aux particuliers. Alors que la décharge pour ces entreprises professionnelles se trouve de l’autre côté de la route, vers l’ancienne déchèterie​​​​​ de Hamaha.

Les entreprises de ramassage ne veulent plus récolter les déchets

La multiplication des décharges sauvages est le résultat de ces incivilités. Les deux entreprises chargées de la collecte, la Star et Enzo Recyclage, refusent manifestement le ramassage dans ces quartiers alors que cela est spécifié dans leur contrat avec la Cadema, l’interco de Mamoudzou et Dembéni. 
Ainsi chaque semaine, une dizaine d’agents de la Cadema fait le tour des 200 points de collecte des deux communes pour trier et ramasser les déchets des administrés indélicats. Un travail de fourmi, lorsque l'on sait que chaque année les 87 000 habitants de la zone, produisent près de 300 000 tonnes de déchets.