Pénurie d’eau à Mayotte : Le MEDEF propose des solutions à la ministre des Outre-mer

THIERRY GALARME, PRESIDENT DU MEDEF MAYOTTE
Le président du MEDEF Mayotte, Thierry Galarme, a écrit, le 8 février 2017, à la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, pour lui proposer des solutions à la crise préoccupante de pénurie d’eau ,telles que des unités mobiles de traitement d’eau.

Thierry Galarme souligne que le problème de la pénurie d’eau monte en puissance au niveau social (ravitaillement en eau potable de la population et des écoles), ainsi qu’au niveau économique (paralysie des secteurs de BTP et de l’hôtellerie).
 
Le MEDEF Mayotte suggère, parmi les solutions économiques, sans toutefois la privilégier, l’autorisation par l’Etat du recours massif au chômage technique, ce qui aura un coût élevé pour les fonds publics en pure perte…
 
Le MEDEF demande à la ministre Ericka Bareigts de privilégier une politique plus volontariste qui éviterait le chômage tout en réglant le problème social de la population.
 Il propose, pour cela, des unités de traitement de l’eau de mer ou autre pour la rendre potable.
Cette technique est parfaitement maîtrisée par Veolia, précise Thierry Galarme.

http://technomaps.veoliawatertechnologies.com/traitement-eau-industrielle/fr/mobilewater-services.htm

« Suez environnement présent à Mayotte, au travers de la Star qui gère le traitement des déchets  est capable de déployer dans des délais très rapides des unités du même type à plus faible débit mais de nature à tout de même apporter des solutions. J'ai vu le directeur de cette entreprise hier, il me dit avoir fait des propositions au Préfet de Mayotte et qu’il peut activer une solution disponible en 48 heures. Nous tenons donc une solution viable pour surmonter cette crise. », déclare Thierry Galarme. 
ERICKA BAREIGTS, MINISTRE DES OUTRE-MER

Le Medef Mayotte met en garde contre les conséquences désastreuses de cette situation si elle perdure : le système actuel  des tours en alimentation en eau dans le sud (deux jours de coupure pour un jour d’alimentation en eau) risque de s’étendre au nord de l’île.
 
« La limitation de l'eau aux rampes d'eau dans les villages est un scénario digne du tiers monde. Ce scénario fait redouter des émeutes dignes des événements de 2011(lors de la grève de 40 jours contre la vie chère), des actes de délinquance, des trafics en tous genres, voire "une guerre de l'eau" comme vous pouvez l’imaginer. », ajoute encore Thierry Galarme.
 
Il explique également que la pénurie d'eau entraînant la consommation d'eau stockée jusque 48h à 72h voire de l’eau puisée dans les cours d’eau sans précaution d’hygiène entraîne des risques sanitaires majeurs dont des maladies dignes du tiers-monde.
 
« L'urgence fait basculer le sujet en compétence Etat pour éviter une situation de catastrophe humanitaire. Je pense en clair que pour une fois que nous avons une solution concrète à un problème, nous devons la mettre en œuvre pour éviter de faire de Mayotte un petit Haïti sinistré. », insiste Thierry Galarme.
 
Selon le Medef, l’Etat devrait positionner les forces de l'ordre pour sécuriser les rampes d'eau, ce qui implique de mobiliser quasiment toutes les forces de l'ordre disponibles sur cette action les démobilisant de la lutte contre la délinquance.

Emmanuel TUSEVO DIASAMVU