Tout a été dit ou presque sur la piste longue de Mayotte depuis plusieurs années. A chaque fois, un obstacle freine l'avancée du projet. Le point d'achoppement souvent évoqué, le financement ou encore l'environnement.
C’est ce qu’on appelle mettre les pieds dans le plat, ou appeler un chat un chat. Sans ambiguïté aucune, la commission européenne ne voit pas d’inconvénient à aider au financement de la piste longue de Mayotte, mais pour cela il faudrait qu’une proposition de programme lui soit faite. C’est la réponse du commissaire Ferreira à une question du député européen François-Xavier Bellamy sur cette piste longue que les Mahorais appellent de leurs vœux depuis des années.
Sensibilisé à cette question lors de sa visite à Mayotte il y a quelques semaines, François-Xavier Bellamy a interpellé la commission sur
« l’absence de concurrence à l’aéroport de Pamandzi préjudiciable aux habitants de Mayotte et qui nécessite la construction de la piste longue pour laquelle les fonds européens pourraient être sollicités ».
Avec la piste actuelle, impossible en effet de faire atterrir ou de faire décoller à pleine charge des avions de grande capacité. Dans sa question, le député européen français pointait cette absence de concurrence à l’aéroport de Pamandzi ; ce qui impacte sur les prix des billets.
Dans sa réponse, au nom de la commission européenne, la commissaire Ferreira ne conteste aucunement la problématique de concurrence et les coûts induits pour les Mahorais. L’agrandissement de la piste étant la solution envisagée selon la commissaire; et que la mobilisation des financements européens est possible, comme cela a été fait pour la réalisation des lits d’arrêt d’urgence ; mais cela ne se fera qu’à la seule condition que la région Mayotte fasse une proposition. Concrètement, l’autorité de gestion, le SGAR, n’a pas encore soumis de « proposition de programme » sur la période 2021-2027.
Une réponse européenne qui réjouit le député Mansour Kamardine d’un côté, mais de l’autre, le parlementaire insiste sur l’importance
« d’obtenir l’enveloppe de 825 millions d’euros alors que le gouvernement pour l’heure ne souhaite nous affecter que 450 millions d’euros »
pour la période 2021-2027.