Faut-il faire une piste longue à l’aéroport Marcel Henry, ou est-ce plus judicieux de construire un nouvel aéroport au nord de l’île ? C’est le débat du moment et chacun y va de son avis. Mais pour les élus de Petite-Terre, il n’y a aucun doute. L’aéroport doit rester chez eux et il faut prolonger la piste. Dans cette lettre adressée à Jean-François Carenco, le ministre délégué chargé des Outre-mer, ils font part de leur inquiétude car le 25 janvier dernier s’est tenu un comité de pilotage de la piste longue au Conseil départemental de Mayotte et ils n’ont pas apprécié ce qu’ils ont entendu. « Il nous a été présenté avec force et conviction par la direction de l’aviation civile la possibilité de construction d’un autre aéroport sur le site de M’tsangamouji. Nous, élus de Petite-Terre, constatons avec stupéfaction et consternation la considération effective de cette alternative sans qu’il n’y ait eu débat sur cette possibilité », écrivent-ils.
Prise de position forte et irrévocable
Ils rappellent que cela fait plus de vingt ans que les Mahorais réclament cette piste longue. Et lors de la visite présidentielle en 2019, Emmanuel Macron avait assuré que « les études ont été faites » et que le gouvernement allait la construire. Par ailleurs, les élus de Petite-Terre affirment que « plusieurs millions d’euros d’investissements économiques ont ainsi vu le jour ou sont en cours de validité pour mise en place immédiate », à l’exemple de l’aérogare de l’aéroport. Compte tenu de tous ces éléments, ils ne comprennent donc pas pour quelle raison la possibilité de construire un nouvel aéroport à M'tsangamouji est envisagée. Ils estiment que cette option ne ferait que retarder le développement économique et social du département. « Nous exigeons une prise de position forte et irrévocable, respectant l’engagement du président de le République sur l’allongement de la piste de l’aéroport Marcel Henry, avec un calendrier clair à la fois du financement de l’ouvrage mais également du démarrage des travaux », concluent-ils dans cette lettre signée par tous les élus de Petite-Terre, à l’exception du maire de Pamandzi.