Le planning familial à la française a perdu sa maman.

Evelyne Sullerot n'est plus de ce monde, mais son oeuvre pour libérer la femme continue. A Mayotte, le planning familial a changé la vie de nombreuses femmes.

Evelyne Sullerot est morte vendredi 31 mars des suites d’un cancer, à l’âge de 92 ans. Elle a été une pionnière du planning familial, en France. Avec la gynécologue, Marie-Andrée Weill-Halle, elles ont fondé le mouvement, La Maternité heureuse, qui est devenu le Planning familial.
Cet ensemble de moyens  mis à disposition pour un  contrôle des naissances, dans le but de permettre aux femmes de choisir d'avoir un enfant ou pas. A Mayotte, on se souvient qu’il y a un peu moins d’une vingtaine d’années, les campagnes de planning familial étaient nombreuses. Des médecins comme le docteur Abdouldjabar SAID COMBO YACOUT les ont portées et incarnées. Des slogans comme « pandza ata pandza ouréhéma », encourageant l’espacement des  naissances, ou encore «  moja, mbili, trarou, bassi » ont eu un vrai impact sur les familles mahoraises.
Et cela était loin d’être évident à cause du poids de la religion et des coutumes. En tous les cas, les messages sont passés auprès des femmes. Aujourd’hui, les campagnes sont moins visibles. Le classement de la maternité du Centre hospitalier de Mayotte (CHM) à la tête des maternités de France et d’Europe laisse à penser que les femmes qui habitent Mayotte ont oublié.
La loi Calmat a étendu les compétences des centre de planning familial en les permettant de faire des  dépistages des Infections Sexuellement Transmissibles et de délivrer les traitements nécessaires gratuitement aux mineures et aux personnes qui n'ont pas de Sécurité Sociale. L’accès aux moyens de contrôles des naissances et de protection contre les maladies est plus aisé.
Il aura fallu des années de combat pour que la femme soit maîtresse de son corps et décide de ses maternités. Force est  de constater que les maternités et les PMI ne désemplissent pas à Mayotte. Une piqure de rappel ne serait pas nécessaire ?