Plongée dans l'enfer des embouteillages à Mamoudzou

Costa effectue 1h30 de trajet, chaque jour, pour relier Majicavo au rond-point SFR de Kawéni
La rédaction de Mayotte la 1ère consacre la semaine du 17 au 25 mars à la thématique des transports sur l'île. A cette occasion, on a embarqué, ce matin, dans la voiture d'un usager qui affronte quotidiennement les embouteillages de la commune de Mamoudzou.

Chaque matin, Costa affronte un véritable parcours du combattant pour déposer sa femme au travail. Depuis Majicavo jusqu’au rond-point SFR à Kawéni, il met 1h30 pour parcourir un trajet qui, en temps normal, ne prendrait que 10 minutes. À bord de son véhicule, il raconte sa galère quotidienne.

A peine sorti de chez lui, Costa se retrouve déjà pris dans les embouteillages. "Normalement, la circulation alternée en pair/impair devait améliorer la situation, mais je ne vois pas de changement. Les bouchons sont toujours là, c’est une galère pour aller travailler. C’est de pire en pire."

Une situation qui empire malgré les mesures

Remise en place le 4 mars dernier, la circulation alternée devait fluidifier le trafic en limitant le nombre de véhicules en circulation. Pourtant, de nombreux usagers constatent une aggravation du problème. "Ça a empiré depuis leur histoire de pair/impair, mais on ne comprend pas pourquoi… On roule tout doucement et on essaie de s’occuper comme on peut en écoutant la radio."

Comme Costa, des milliers d’automobilistes vivent le même calvaire chaque jour. À Mamoudzou, la route nationale 1 est totalement saturée aux heures de pointe, créant d’interminables files de véhicules.

Des infrastructures routières insuffisantes

Pour Costa, le problème est avant tout structurel, Mayotte manque cruellement de routes. "Il faut créer d’autres voies dans les endroits un peu plus retirés de la ville, comme ça ceux qui viennent du sud peuvent circuler sans que tout le monde se retrouve sur les mêmes axes. Il faut des routes immédiatement."

L’ajout récent de feux rouges dans certains secteurs n’a fait qu’aggraver la congestion, selon lui. "Je ne comprends pas pourquoi on parle d’investissement pour le réseau routier si l’État ne bouge pas. Les élus mahorais en parlent depuis des années, mais on ne voit rien. Il faut qu’ils se bougent."

Après 1h30 d’embouteillage, Costa dépose enfin sa femme sur son lieu de travail. Elle aussi subit cette situation avec lassitude. "En temps normal, ce trajet devrait me prendre 7 minutes. Mais là, on reste 1h30 bloqués. C’est insupportable. Nos élus doivent trouver une solution durable, et vite. On ne peut plus vivre cet enfer."

À Mayotte, le besoin d'amélioration du réseau routier est de plus en plus criant mais les solutions peinent à venir... Plusieurs options ont été évoquées au cours des dernières années comme le développement de voies maritimes pour relier plusieurs points stratégiques de Grande-Terre ou encore la création d'un pont entre les deux terres. Un tas d'options qui restent, pour l'instant, en suspens.