Si vous voulez respirer de l’air sain, évitez la route nationale de Kawéni. Les mesures effectuées par l’agence Hawa Mayotte ont permis de révéler des concentrations problématiques de particules fines dans l’air. De la poussière chargée de plomb, d’arsenic et d’autres substances chimiques dangereuses pour la santé à forte concentration. Autre inquiétude, sur cet axe, on dépasse les valeurs réglementaires jusqu'à 50 mètres de chaque côté de la route. Ce qui inclut de nombreuses habitations et entreprises de la zone.
Les limites de pollution ont été fixées à 40 µg de particules fines par mètre cube d’air. Dans la zone, ce taux maximum fixé par les autorités est largement dépassé. Ces trois dernières années, on arrive à des taux de 57 µg de particules fines par mètres cubes d'air.
Mais jusqu'où cette pollution s’étend-elle ?
Difficile de dire jusqu’où vont ces particules fines dans le village le plus peuplé de Mayotte. Plus de 17 000 habitants sont concernés par les risques sanitaires. Idem pour les salariés de la zone industrielle. Les équipes de Hawa Mayotte tentent de déterminer si les concentrations en particules fines sont tout aussi importantes dans le village. Pour l’heure, seules trois stations de mesures ont été installées. Au niveau de la DEAL, à côté de Electricité de Mayotte, et la troisième sur les hauteurs de la Convalescence. Cette dernière est la seule zone où on a constaté une pollution plutôt faible.
Des pics de pollution sur plus de la moitié de l’année
Autre constat inquiétant, sur toute l'année, les pics de pollution sont fréquents. Avec 183 jours où les relevés dépassent largement les 50 microgrammes/m³. Le seuil de pollution limite est fixé à 35 journées par an.
Les embouteillages, principale cause
Parmi les causes de cette pollution, il y a évidemment les embouteillages ainsi que les voitures en mauvais état qui polluent beaucoup plus. Mais aussi l'activité industrielle, même si elle est peu développée sur la zone. L’état de la route joue aussi énormément sur les poussières émises. En effet les nombreux travaux sur la zone génèrent beaucoup de poussières et de particules.
Les résidents de Kawéni ont aussi des efforts à faire pour mieux respirer. Trop de personnes continuent à brûler leurs déchets. Idem pour la culture sur brûlis sur les hauteurs de la ville. C’est en saison sèche, quand il n'y a pas de vent que la pollution est la plus concentrée.
"On ne recommande pas de faire du sport au bord des routes. Mieux vaut s'éloigner des grands axes pour privilégier d'autres endroits et des horaires sans embouteillages. Comme tôt le matin ou dans la soirée. "
Nils Paragot, responsable d'études des mesures réglementaires à Hawa
Nils Paragot, de Hawa Mayotte préconise aussi d'ouvrir et d'aérer les maisons tôt le matin avant l'arrivée des embouteillages ou le soir après les dernières voitures.
Quid de Mamoudzou centre et Hauts-Vallons ?
Aujourd’hui d’autres interrogations se posent concernant des zones comme Mamoudzou centre, Hauts Vallons ou les embouteillages sont aussi fréquents. En effet, ces zones concentrent de nombreux habitants. Ce qui pose une problématique de santé publique surtout concernant les personnes les plus vulnérables. Les personnes âgées ou les nourrissons sont très sensibles à cette pollution. Ils développent plus rapidement de l'asthme ou des maladies respiratoires. Les oxydes d'azote sont aussi irritants pour les yeux. L’exposition fréquente à des pics de pollutions élevés peut aussi provoquer des cancers.