Quel impact la crise sanitaire a eu sur nos moyens de paiement ?

Tri de billets dans un portefeuille (image d'illustration).
C’est sur cette thématique que s’est penché l’IEDOM Mayotte, l’institut d’émission d’outremer, pour son numéro de février.

Est ce que la crise Covid a changé vos habitudes de paiement ?

La question mérite d'être posée dans un territoire où l’espèce est le moyen de paiement le plus répandu, la carte bancaire fortement conseillée par les autorités pour éviter la propagation de la maladie au plus fort de la crise, a-t-elle pu s’imposer notamment après deux confinements ? 

Pas de changement dans les habitudes des mahorais, et ce malgré la crise sanitaire. Le paiement en espèces est de loin le premier choix des habitants. Plus de 37 millions de billets émis pour une valeur de plus de 1milliard 902millions d’euros.

Plusieurs raisons à cet usage important des espèces d’année en année selon l’IEDOM :

Seulement 67% de la population dispose d’un compte bancaire fin 2020, soit une légère progression de 1point 2, conforme aux prévisions des établissements bancaires de notre île,  mais qui reste à un très niveau faible comparée par exemple à La Réunion où le  taux de bancarisation était de 240 % en 2019. 

Un faible PIB par habitant, le plus faible des départements français, la jeunesse de la population et d’importants flux migratoires vers Mayotte en sont aussi les principales explications.

Autres explications  à l’usage important des espèces, l’économie souterraine, en 2015, elle représentait 9% de la valeur ajoutée soit 54 millions d’euros, il y a également les raisons socioculturelles, avec les chikoa et  la solidarité familiale   qui joue beaucoup notamment lors des mariages ou autres festivités religieuses.  Et enfin  les échanges avec les  pays voisins, notamment les transferts d’argent vers les Comores, Madagascar ou d’autres pays qui ont des échanges commerciaux avec notre île comme Dubai et La Chine.