Revue de presse régionale

COMORES
La paralysie des transports en Grande Comore devient difficile à supporter pour tout le monde.

Les transporteurs, surtout des minibus, se sont mis en grève parce qu’ils ne veulent pas payer la vignette tant que les routes pleines de nids de poules, ou celles où le goudron n’est qu’un vague souvenir, ne seront pas réparées. Le gouvernorat de Ngazidja leur demande de payer pour les deux années 2017 et 2018. C’est un conflit qui revient assez souvent et c’est un cercle vicieux car l’Etat a besoin de l’argent de la vignette pour réparer les routes, et les chauffeurs ne veulent pas payer cette vignette tant que les routes ne sont pas réparées.

« Confrontées aux conséquences de la grève des transporteurs, les organisations professionnelles et de la société civile se sont donc réunies en urgence pour trouver une solution à cette crise » écrit le journal Al Watwan. . Ces organisations font une proposition pour sortir de la crise : «  autoriser les chauffeurs à payer quatorze mois de vignettes au lieu de vingt-quatre et ce pour le compte des deux années 2017-2018 »
On attend la réponse des deux camps à cette proposition.

MADAGASCAR
L’épidémie de peste à Madagascar provoque des drames familiaux quand il s’agit d’inhumer les victimes


A la douleur de perdre un proche s’ajoute la douleur de ne pouvoir respecter les rites funéraires dans cette société très religieuse : Pas de veillée en famille, pas d’exposition du corps, et surtout un enterrement rapide, le plus souvent dans une fosse commune. Les autorités sanitaires disent qu’on doit respecter un délai de 6 heures maximum entre le décès et l’inhumation. Quand le malade meurt à l’hôpital c’est plus simple à organiser ; mais il arrive que les victimes meurent à domicile et là cela devient un vrai problème de santé publique. « L’express » raconte trois cas où il a fallu que la police intervienne pour maitriser des familles qui ne voulaient pas donner le corps de leur défunt.
Le journal cite aussi un cas d’évasion d’un hôpital. Les malades de la peste ne sont pas en prison mais cela y ressemble fort. Ils ne doivent surtout pas sortir avant d’être guéris au risque de contaminer tout le monde.
Le dernier décompte du ministère de la santé fait état de 89 morts et 1032 cas.

MADAGASCAR
Dans la presse malgache on parle aussi des masques, que l’on appelle caches-bouche.


« Midi-Madagascar » cite les déclarations d’un médecin :  « Le port de cache-bouche est vraiment recommandé dans les zones à risque et confinées où règne la promiscuité ; tels que les bus, les marchés, les boîtes de nuit et autres lieux de rassemblement. Sont également considérées comme zones à risque les lieux où des cas de peste ont été déclarés ou suspectés, car personne n’est réellement à l’abri de la peste pulmonaire, même en respectant la distance requise de deux mètres. Le masque s’utilise pour six heures au maximum et se change ensuite.»
Bien que son utilité soit clamée par les scientifiques, le cache-bouche ne fait pourtant pas l’unanimité du côté de la population, du moins jusqu’à maintenant. Le coût relativement élevé du paquet, 35 000 ariary (environ 10€ le paquet de dix), n’en est qu’une raison partielle. Ceux qui portent ces masques au quotidien s’exposent aux railleries de ceux qui restent pour le moment insouciants ou « inconscients » des risques qu’ils encourent. Il est vrai que ces masques ne sont ni esthétiques, ni pratiques, encore moins confortables ; mais on n’est jamais trop prudent. Un peu de gêne pour plus de sérénité, ou un laisser-aller relatif qui peut être fatal, le choix revient à tout un chacun.


SEYCHELLES
Il n’y a plus d’alerte à la peste aux Seychelles. Les mesures draconiennes ont porté leurs fruits.


On se souvient que les Seychelles ont été confrontées pour la première fois non pas dans l’archipel mais à Madagascar où un entraineur de Basket est mort de la peste pendant une coupe régionale. Ensuite une autre alerte, quand un autre seychellois malade arrivant de Madagascar a dû être isolé et soigné. Depuis, les précautions ont été majeures. Là il n’y a plus de cas, ni de soupçons. Tous les tests effectués sont négatifs, dit le ministère de la santé. Les Seychelles font confirmer les tests par l’Institut Pasteur à Paris.
Les mesures de protection restent toujours aussi draconiennes. Pas de vols entre les Seychelles et Madagascar. Les passagers arrivant d’autres destinations et qui seraient passés par Madagascar sont mis à l’isolement sous traitement antibiotique.