Suite aux décès de deux enfants ce mercredi dans un accident de la route, la préfecture a appelé dans un communiqué les usagers de la route à la prudence. "C'était un endroit connu comme étant accidentogène, la route est mauvaise, elle est dans une courbe, il y aura sûrement des mesures d'étude pour une signalisation plus précise pour faire comprendre qu'il faut réduire sa vitesse à cet endroit-là", explique François-Xavier Bieuville, le préfet de Mayotte. "Mais la principale cause de mortalité, c'est la vitesse, ce n'est pas l'état de la chaussée, des véhicules ou les autres conducteurs, c'est la vitesse."
Actuellement quatre millions d'euros sont investis par l'État et les collectivités, certains experts estiment qu'il faudrait en investir près de cinq fois plus. "La situation financière de la France est tendue, il faut sans doute y réfléchir, mais les arbitrages sont ce qu'ils sont."
Le rideau de fer
Alors que plusieurs manifestations éclatent dans des territoires ultramarins contre la vie chère, le préfet dit craindre une mobilisation dans le département. "Je le redoute, car si Mayotte connaît à nouveau des évènements comme nous les avons connus fin 2023, début 2024, Mayotte va souffrir énormément sur le plan économique", prévient François-Xavier Bieuville. Le préfet en a profité pour rappeler l'action de l'État pour contrôler la vente de fruits et légumes en bord de route. "Ce sont des produits impropres à la consommation, cultivés avec des produits phytosanitaires qui ne sont pas aux normes européennes. Tout le monde a en tête la crise de chlordécone aux Antilles."
Si les arrivées de kwassas sont moins nombreuses sur les côtes mahoraises, c'est notamment grâce à un travail de collaboration diplomatique. "Nous avons des relations pour anticiper et prévenir les départs de Tanzanie et de Madagascar, pour éviter l'arrivée de ces embarcations dans les eaux territoriales comoriennes", explique-t-il. "En parallèle, le rideau de fer avance bien, on va avoir l'installation d'un ponton à Mtsamboro qui permettra d'avoir des intercepteurs directement sur zone. Aujourd'hui, les intercepteurs partent de Petite-Terre et mettent 45 minutes pour arriver sur la zone." Deux barges avec des radars, en accord avec le conseil départemental, seront également déployées en mer "pour avoir une meilleure détection et une meilleure anticipation."