Après le décès du jeune Moustoifa, 19 ans, samedi 31 aout devant le lycée de Sada, l’heure était au recueillement ce lundi dans l’établissement. L’enquête se poursuit.
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Le dispositif de sécurité a été renforcé ce lundi 2 septembre au lycée de Sada.
Les élèves n’ont pas eu cours. Certains ont préféré voir le psychologue, les images qu’ils revivent sont dures. Aman est étudiant en BTS gestion dans le lycée :
Les cœurs étaient lourds pour les autres qui s’étaient déplacés afin de se recueillir avec leurs parents, des dignitaires religieux, le personnel du lycée et quelques personnalités dont Anchya Bamana maire de Sada, Nomani Ousseni conseiller départemental, Gilles Halbout vice-recteur de Mayotte, ou encore les représentants du Grand cadi. Tous ont prié pour que les agressions mortelles ne se produisent plus jamais au lycée.on ne se sent pas en sécurité, on l’a vécu samedi…et qu’est-ce qu’on va faire ? C’est ça la question quelles seront les mesures mises en œuvre pour les élèves ?
Pour Gilles Halbout le vice-recteur de Mayotte qui n’a cessé de discuter avec les élèves, leurs parents et les professeurs, le drame de samedi concerne tout le monde,
le deuil touche la famille, ça touche aussi tous les habitants de l’île, tous les jeunes de cette île qui se sentent concernés.
La prière a apaisé les esprits mais de nombreuses questions demeurent sur la sécurité dans et aux abords de l’établissement. Des parents en colère et inquiets, attendent beaucoup du nouveau vice-recteur sur ce domaine.
Les associations de parents d’élèves exigent des solutions fortes et pérennes.
L’enquête ouverte samedi se poursuit. Quatre personnes ont éte placées en garde à vue durant le weekend. Elles ont été défférées et présentées devant un juge d'instruction ce lundi après midi. Les enquêteurs continuent à rechercher activement d'autres personnes soupçonnées d'être impliquées dans ce crime. Les quatre gardés à vue sont présentés au juge d’instruction en vue de leur mise en examen pour assassinat lundi soir.L'autopsie du corps de Moustoifa est prévue mardi ou mercredi au retour du médecin légiste du CHM à Mayotte. Elle révèlera les causes exactes du décès du jeune homme. Agressé à coups de cailloux par une dizaine de personnes, devant le lycée de Sada, malgré un massage cardiaque qui a duré plus d’une heure, les pompiers et le SMUR n’ont rien pu faire.
Les circonstances de l’agression restent encore floues selon Camille Miansioni le procureur de la république, mais l’enquête ouverte samedi par le parquet va apporter des éclaircissements.
Ce décès intervient quelques jours après la visite de la ministre des Outremer Annick Girardin qui a rappelé les nombreuses mesures prises par l’Etat pour sécuriser les abords des collèges et lycées.
Cette agression mortelle n’est pas une première dans le département. En 2012, un jeune de 17 ans avait été poignardé au sein du lycée de Mamoudzou. L’an passé, des jeunes munis d’armes blanches s’étaient introduits au sein du lycée de Kahani et s’en étaient pris violement aux élèves et au personnel de l’établissement. C’est ce qui avait déclenché la grève contre l’insécurité en 2018 qui a paralysé l’île durant près de 3 mois.
Drame à #Sada : Une #agression mortelle d’un jeune devant un lycée émeut l’île de #Mayotte pic.twitter.com/P677uWmp3j
— Mayotte la 1ère (@mayottela1ere) September 2, 2019