" Cédric, ce mzungu qui vient de métropole, qui a giflé, menotté et battu la sœur de la candidate, n’empêchera pas les habitants de Chirongui de voter. "
Ces propos tenus en shimaore dans une réunion publique politique en juin dernier lors de la campagne des cantonales ont mené Hanima Ibrahima Jouwaou devant le juge. Des propos que Cédric Maleysson, directeur de la sécurité publique juge diffamants, alors que la veille, la sœur de la candidate Mariame Saïd Kalame, proche de Hanima Ibrahima Jouwaou, est venue au service de l’état civil protester contre la radiation des électeurs de son parti.
Ma collègue de l'état civil est agressée. En tant que policier municipal, je dois agir et la protéger dans le respect des procédures et de la loi. Il n'y a pas eu de coups de ma part.
Mais pour Hanima Ibrahima Jouwaou, il y a bien eu violence envers la sœur de Mariame Saïd Kalame.
Je constate que certaines accusations de M. Maleysson n'ont pas été retenues et notamment les accusations de racisme. La seule chose qui a été retenue, c'est qu'elle a employé le mot battu, pour des faits de violence que les juges ont reconnus. Le terme "battu" que les juges ont considéré comme excessif.
Condamnation légère et symbolique à 100 € d'amende et 50 € de dommâges et intérêts
L’ancienne maire de Chirongui a été condamnée à 100 € d’amende avec sursis et 50 € de dommages et intérêts. Bien loin des 15 000 euros exigés par Cédric Maleyssson.Une condamnation légère, symbolique, mais qui est tout de même gênante et qui pourrait être remise en cause par l'interjection d'un appel. Quant à Cédric Maleysson, l’argent importe peu.
Je ne fais pas ça pour l'argent. La seule chose que je veux, c'est que l'on ne remette pas en cause mes compétences ni celle de la police municipale. Je ne suis pas venu à Mayotte pour mépriser les Mahorais, bien au contraire.
Les 2 parties se retrouveront à nouveau au tribunal le 25 janvier prochain pour l’examen des violences présumées. Peut-être que la vérité éclatera ce jour-là. Et les tensions vont continuer puisque les soutiens de Mariame Saïd Kalame ont déposé un recours contre l'élection de Mansour Kamardine et Tahamida Ibrahim au conseil départemental. Et dernièrement, la municipalité actuelle a été confrontée à la justice avec la garde à vue d'élus de la majorité actuelle, notamment le maire Andhanouni Saïd. Le climat politique à Chirongui est encore loin de se détendre.