Depuis plusieurs semaines, des décasés sillonnent l’île à la recherche d’un point de chute. Certains viennent de Koungou, de Kahani voir de Dzoumogné, soit des lieux où ont eu lieu des opérations de démolition des habitats insalubres menées par la préfecture de Mayotte.
Après la Petite-terre, Vahibé, maintenant c’est Sada qui refuse que les décasés de certains quartiers informels d’autres communes de l’île viennent s’installer dans leur village. Plusieurs opérations de barrages de routes ont eu lieu ces derniers jours à l'entrée de Sada.
Ces scènes de décasés qui s’installent à un autre endroit ne sont pas nouvelles ; ce qui est nouveau par contre, c’est le refus catégorique et désormais affiché des habitants d’accueillir ces nouveaux « hôtes » dans les différentes localités de Mayotte.
A Sada, les habitants en appellent au maire Houssamoudine Abdallah pour prendre cette problématique à bras le corps et trouver une solution pérenne. Une réunion a eu lieu entre les deux parties, habitants et représentants de la mairie, mais pas de solutions concrètes en vue selon les villageois. Aux dires de certains habitants, ils (les habitants) feraient l’objet de menaces d’un "monsieur" qu’ils considèrent comme un "marchand de sommeil".
« Nous voulons qu’il fasse le nécessaire pour empêcher ces installations ; il faut qu’il se déplace chez le marchand de sommeil pour voir ce qui s’y passe et s’il le faut, il faut déloger les personnes qui y sont installées dans les plus brefs délais »,
explique les habitants en colère et qui ne veulent surtout pas d’un « Jamaïque » dans leur village, du nom de ce quartier informel de Koungou.
Réaction d'une habitante de Sada sur leur position par rapports à ces (probables) nouvelles installations
Du côté de la mairie, on répond que des démarches ont été effectuées en amont ; une rencontre est prévue avec le procureur ; et pour l’adjoint au maire de Sada Moussa Dinimohamadi, en charge de la sécurité, de la prévention et de la tranquillité publique, c’est une problématique plus générale de sécurité qui est ici posée, pas seulement de décasages. Selon lui, la commune veut déjà résoudre les problèmes actuels inhérents à des installations illégales, et ensuite mettre en oeuvre des mesures afin d'éviter de nouvelles installations.
C’est une addition de toutes ces difficultés qui fait qu’aujourd’hui, les habitants sont à bout, et qu’il faut prendre le temps de leur expliquer les procédures entamées souligne l’adjoint au maire.
Moussa Dinimohamadi, adjoint au maire en charge de la sécurité, la prévention et la tranquillité à Sada