Said Mouhoudhoiri : "c'est la communication autour de Wuambushu qui a fait capoter l'opération"

Said Mouhoudhoiri, le porte-parole du collectif des citoyens de Mayotte 2018, était l'invité de Zakweli ce lundi.
Said Mouhoudhoiri, le porte-parole du collectif des citoyens de Mayotte 2018, était l'invité de Zakweli ce lundi.

Beaucoup d'interrogations entourent encore l'opération Wuambushu 2, qui devait initialement débuter ce lundi 15 avril. "Comme tout le monde, on ne sait pas quand va commencer cette opération Wuambushu, comment elle va s'appeler, où elle va commencer ?" s'interroge Said Mouhoudhoiri, le porte-parole du collectif des citoyens de Mayotte 2018, sans pour autant regretter cette situation. "Il y a eu tellement de transparence que l'opération Wuambushu 1 a échoué. Cette communication autour de Wuambushu a fait capoter l'opération, ça a permis à certains syndicats de magistrats de réagir et de faire échouer dans la coquille cette opération."  

"Je pense que les autorités sont prêtes à démarrer ces opérations. C'est nous qui ne sommes pas prêts", affirme-t-il. "Lors de Wuambushu 1, nous étions tous derrière les autorités, nous soutenions clairement ces opérations. Ce coup-ci, nous sommes plus timides." Selon lui, il n'y a pas d'enjeu lié au nombre de forces de l'ordre : "si les gendarmes et les policiers sur place étaient employés à bon escient, avec les bonnes instructions ça pourrait suffire pour arrêter tout ce qui se passe."

"Il faut que l'État sécurise la population"

"Tous les jours, à la jetée de Dzaoudzi on met des gendarmes pour filtrer les passagers. Il peut se passer une semaine sans qu'ils n'attrapent qui que ce soit. Ça ne sert à rien", clame le porte-parole. "Avant de commencer son Wuambushu 2, il faut que l'Etat sécurise la population, car c'est pendant les démontages de bangas que les gens deviennent agressifs." Il appelle à réglementer la circulation et surveiller les campagnes.

Il regrette également la situation à Cavani, où les migrants campent dans les rues depuis le démantèlement du camp à l'intérieur du stade. "On a l'impression que les gouvernements successifs s'amusent à se jouer de nous. On nous promet des choses, mais on n’en voit pas la couleur", explique-t-il. "Les migrants des Grands Lacs, quand ils sont arrivés, tout le monde a vu la chose venir. Les autorités auraient dû mettre le holà."