Said Omar Oili veut de la transparence sur les fonds perçus par La France grâce à la pêche des armateurs Seychellois à Mayotte

4 à 5 mois de travaux seront nécessaires avant le que le chalutier ne puisse pêcher dans les eaux de l'archipel
Le sénateur Said Omar Oili interpelle le ministre de la Mer, Fabrice Loher, sans détour sur les montants et l'utilisation des fonds perçus par La France grâce à la pêche des armateurs notamment seychellois dans les eaux Mahoraises.

Avant de rencontrer le ministre de la Mer le 22 octobre, Saïd Omar Oili lui avait déjà adressé un courrier le 14 octobre dernier. Le sénateur de Mayotte se lance dans ce qu'il appelle "une opération vérité" sur l'utilisation des fonds perçus par La France grâce aux accords passés depuis 10 ans entre le pays et les armateurs seychellois.

Afin d'évaluer les effets de cet accord sur la filière pêche de Mayote, je souhaite avoir connaissance de ces rapports annuels (...) sur les montants versés par les opérateurs et sur l'utilisation de ces fonds de manière détaillée

Saïd Omar Oili

 

 En effet, Saïd Omar Oili revient sur un accord conclu entre l'Union européenne et La République des Seychelles le 14 octobre 2014, puis reconduit pour six années supplémentaires en 2023 et qui permet aux chalutiers étrangers de venir pêcher dans les eaux territoriales de Mayotte moyennant des redevances.

Dans cet accord, il est stipulé que pour la première année les thoniers senneurs battant pavillon seychellois devaient s'acquitter de 110 euros la tonne de poissons capturés, un montant qui évolue au fur et à mesure des années jusqu'à atteindre 135€ la tonne comme le rapporte un article d'un quotidien mauricien.

Une filière pêche mahoraise au stade artisanal

Ces redevances récoltées devaient notamment participer au développement de la politique de la pêche à Mayotte. Or, Saïd Omar Oili est catégorique.

Les pêchers n'ont rien vu de ces redevances depuis maintenant 10 ans

Saïd Omar Oili

À Mayotte la filière pêche peine à se structurer, elle est encore au stade artisanale. Aujourd'hui encore, les professionnels n'ont que des pirogues ou des barques, des embarcations qui ne répondent plus aux normes européennes. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles, ils ont l'interdiction de continuer leur activité.

À plusieurs occasions, les pêcheurs Mahorais ont dénoncé une discrimination de l'Europe et sa politique jugée d'exclusion, notamment après l'annonce de la commission européenne sur le renouvellement de la flotte de pêche dans les régions ultra-périphériques à l'exception de Mayotte.

Une décision qui n'a pas manqué de provoquer la colère de la filière. Aussitôt, la ministre déléguée aux Outre-mer Marie Guevenoux a tenu alors à rassurer en précisant que pour la modernisation des flottes, Mayotte comme la Guyane, bénéficieront bel et bien d'un régime spécial, en raison de leurs spécificités. En juillet 2024, la préfecture annonce l'ouverture d'un guichet afin que les pêcheurs puissent faire la demande pour l'acquisition d'un navire de pêche professionnel de moins de 12 mètres, soit 30 000 euros d'aides minimis versées en trois ans par l'Etat et le département.