Vives tensions au collège de Majicavo alors que la grève ne faiblit pas

Les pompiers et gendarmes sur place après l'agression d'un élève, sous le regard des élèves choqués
Ce matin, l’ambiance était tendue au collège de Majicavo. Deux véhicules de pompiers et une voiture du SMUR sont intervenus à l’intérieur de l’établissement. Selon des témoignages d’élèves et de parents, un élève aurait poignardé un camarade à la sortie des cours, provoquant un mouvement de panique, une version démentie par le rectorat.

La rumeur d’un élève poignardé par un autre, a alarmé les parents et la communauté, mais le rectorat dément et affirme qu’aucun élève n’a été blessé par arme blanche. Il précise qu’il y a eu quelques débordements dans la matinée suite aux chants des grévistes à l’extérieur.

Cet incident intervient alors que le collège est déjà en situation de tension

Depuis mardi 24 septembre, une grève a été lancée par l’intersyndicale (Sgen-CFDT, SE-UNSA, SUD) pour protester contre les conditions de travail et le manque de sécurité. En plus des problèmes de sécurité, le personnel dénonce un déficit de communication de la direction, des pratiques d'intimidation, de discrimination envers certains agents, ainsi que des pratiques des ressources humaines jugées non conformes au cadre légal.

Soixante grévistes, principalement des assistants d’éducation et surveillants, se sont mobilisés pour la grève. Ils mettent en avant le manque de moyens : seuls deux AED sont chargés de surveiller environ 1 800 élèves, ce qui rendrait la situation ingérable sur le plan de la sécurité et de la discipline.

Ce mouvement est largement soutenu par les parents d'élèves, qui partagent les préoccupations concernant la sécurité au sein de l'établissement. Tsarafine, un parent d’élève, exprime son inquiétude : « C’est extrêmement dur dans ce collège. Il n’y a pas de sécurité, c’est incompréhensible ».

En ce qui concerne les allégations de certains parents quant à une rixe qui aurait fait un blessé au ciseau parmi les élèves, par voie de communiqué de presse, le rectorat de Mayotte a tenu à préciser : "

"Aucun élève n'aurait subi de blessure physique à l’intérieur de l’établissement. À l’extérieur aucun signalement, par les forces de l’ordre, les équipes mobiles de sécurité ou les services de secours présents, d'un élève qui aurait reçu un coup de couteau."

La grève est reconductible jusqu’à ce que les conditions de travail et de sécurité soient améliorées. La situation reste tendue, et des discussions sont en cours entre les grévistes et la direction pour tenter de trouver des solutions.