Interrogé sur la pertinence pour Mayotte d’avoir signé l’appel de Fort-de-France, Thani Mohamed Soilihi estime que sur « les sujets institutionnels », le président du département Ben Issa Ousseni aurait dû en « discuter avec les autres élus et parlementaires ».
L’appel de Fort-de-France est une lettre signée par tous les présidents des régions ultramarines et envoyée à l’Elysée, pour demander une prise en compte « des différences et des spécificités » des territoires d’Outre-mer.
Derrière le terme « spécificité et différence », certains territoires notamment les départements ultramarins des Antilles et de Guyane aspirent à plus d’autonomie, ce qui n’est pas le cas de Mayotte. Pour Thani Mohamed Soilihi, « nous ne sommes pas sur la même échelle d’évolution institutionnelle que les autres territoires ».
Notre département exerce également, la fonction de région sans en avoir les moyens, pour le sénateur Thani Mohamed Soilihi « le comportement du gouvernement fait mal » mais il nuance et demande « au département de faire des propositions ».
Thani Mohamed Soilihi, auteur de l’amendement modifiant, le droit du sol à Mayotte, pense que cette loi aura l’effet escompté dans les années à venir. En effet, pour l’heure, les chiffres des naissances sont exponentiels à Mayotte et l’amendement Thani Mohamed Soilihi retardant l’accès à la nationalité française ne freine aucunement les mères étrangères à venir accoucher sur le territoire. Pour le sénateur l’intérêt de cet amendement sera visible dans quelques années, car « la moitié de ces enfants » ne pourront pas accéder à la nationalité française et ne pourront donc pas voter en cas de consultation « majeure sur l’avenir institutionnel de cette île ».