Croquer du chocolat et boire du café mahorais n'est plus un rêve. Grâce à la volonté d'une dizaine de producteurs, les filières café et chocolat renaissent de leur cendres.
Sentir l'odeur des fèves de café et de cacao fraîchement torréfiées, n'est pas courant à Mayotte. Pourtant, ces cultures sont présentes depuis l'époque coloniale. Beaucoup ont abandonnés ces cultures, quelques volontaires ont persisté à à conserver leurs caféiers et cacaoyers, notamment au centre de Mayotte.
Mais aujourd'hui, quelques producteurs veulent redonner leurs lettres de noblesse au café et au cacao mahorais. Pour cela, une société "le Banga au chocolat" a été créé et une unité de production financée notamment par le FEADER et le conseil départemental a vu le jour. Un investissement de plus de 260 000 euros pour transformer le cacao et le café.
Mais encore faut-il avoir la matière première. Pour le café, pas de problème.
On a dit aux propriétaires de caféiers de garder leurs arbres. Certains ont joué le jeu et nous avons pu organiser un musada pour la récolte des fèves.
Soit au total, plus de 1500 kg de café cerise. Pour le cacao en revanche, seulement 500 kg de cabosses ont été récoltées. Avec la dizaine d'étapes servant à la fabrication de chocolat, on arrive à 30 kilos seulement de produit fini. Insuffisant pour répondre à la demande des gourmands mahorais. Pendant trois ans, la matière première du chocolat made in Mayotte proviendra de Madagascar. Par la suite, la production des 1 400 cacaoyers récemment plantés prendra le relais. Des arbres qui devraient permettre de récolter une tonne de cacao par an.
En tout cas, l'idée séduit. La dégustation de chocolat réalisée lors de l'inauguration a permis de faire apprécier un chocolat noir à 70%. Et avec le Banga au chocolat, les initiateurs du projet compte bien étoffer la gamme de produits locaux, pour le bonheur des gourmands. Mais aussi relancer une production agricole qui avait presque disparu.