Un barrage à Ouangani pour protester contre l’insécurité

Un Barrage a été monté à Ouangani pour protester contre l'insécurité
Des habitants ont érigé un barrage à l’entrée du village de Ouangani ce vendredi pour dénoncer l’insécurité dans la commune. Des épisodes de violences réguliers comme ces affrontements entre une centaine de jeunes samedi après-midi entre Ouangani et Barakani. La goutte de trop pour ces riverains.

Impossible de sortir du village de Ouangani ce vendredi 24 novembre, la seule route pour y accéder a été bloquée par des habitants. Un barrage monté dans la nuit et levé vers 16h pour dénoncer l'insécurité dans la commune. Si les épisodes de violences y sont fréquents, la goutte de trop a été les affrontements samedi après-midi entre une centaine de jeunes entre Ouangani et Barakani. Plus d'une dizaine de voitures ont été caillassées et certaines incendiées. Une situation intenable pour la centaine d'habitants réunis à proximité du barrage.


« Je sortais de chez moi quand je me suis retrouvé nez à nez avec une quinzaine de personnes cagoulées qui m’ont jeté des barres de fer », raconte Axel, un habitant de Ouangani. « J’ai réussi à courir jusqu’à chez moi, donc je n’ai pas été blessé, mais c’est un trauma, ce n’est pas facile à vivre. » Il n’est pas un cas isolé parmi les manifestants. « On est impuissant, si on fait ça, ce n’est pas parce que ça nous amuse », commente Thiesse. « C’est parce qu’on ne sait plus quoi faire et c’est peut-être la seule réponse qu’on peut trouver. »

Un couvre-feu pour les mineurs 

L’ambiance était calme durant une partie de la matinée. Les manifestants étaient réunis par petits groupes pour discuter ou faire des grillades tandis qu’une enceinte diffusait de la musique. Certains véhicules ont pu franchir le barrage, « quand il s’agit de raisons de santé » précise l’un des organisateurs. Le ton est en revanche monté quand un habitant a cherché à quitter le village pour aller acheter du lait pour sa fille. Les gendarmes présents ont dû intervenir comme médiateurs pour ramener le calme. 


Si cette action visait à sensibiliser la population aux problèmes de violences, l’objectif était aussi d’interpeller les autorités. « Parce qu’on pense qu’il y en a assez, assez que des jeunes viennent détruire nos biens et nos vies, et que rien ne se fait », explique Monarda, l’un des organisateurs de ce barrage. Plusieurs habitants se disent prêts à assurer la sécurité du village et à riposter en cas de nouvel épisode de violences. Un scénario redouté par la municipalité qui a appelé au calme suite aux événements de ce samedi. Un couvre-feu a aussi été mis en place de 18h à 5h du matin pour les mineurs qui ne sont pas accompagnés d’un adulte. La mesure doit durer jusqu’au 3 décembre et pourrait être renouvelée.